La Mort, entre autres & Une Douce flamme, par Philip Kerr

Après avoir dévoré les trilogies d’Herbjorg Wassmo lors de l’été 2008 et celle de Millenium à l’été 2009, ce sont les polars de Philip Kerr et les péripéties de Bernie Gunther qui auront marqué mon été 2010. A peine La Trilogie Berlinoise terminée, je me suis avidement et littéralement jetée sur la suite de la série, soit La Mort, entre autres puis Une Douce flamme, pour un plaisir de lecture plus grand encore. C’est désormais la traque des nazis en fuite qui est au centre de ces intrigues, toujours aussi stupéfiantes. 

kerr2.jpeg « Je me sentais aussi solitaire qu’un poisson dans la cuvette de toilette« .

En 1949, Bernie Gunther, qui a quitté Berlin et pris brièvement la direction d’un hôtel qui fait faillite, ne tarde pas à reprendre son activité favorite : la recherche de personne disparue. Surtout quand une cliente sexy en diable vient le trouver pour savoir ce qu’il est advenu de son mari depuis la fin de la guerre. Sauf que le mari en question est un ancien SS, et que Bernie Gunther va devoir renouer avec l’univers de ses « vieux camarades » pour retrouver sa trace.

L’intrigue de La Mort, entre autres est certainement la plus aboutie et la plus surprenante ; et le dénouement m’a complètement bluffé, car disons-le clairement, je n’avais rien, mais alors rien, vu venir. Peut-être étais-je trop occupée à découvrir et à comprendre l’Allemagne et l’Autriche d’après-guerre, tiraillée entre devoir de mémoire et droit à l’oubli, entre reconstruction et occupation. Sans oublier les frasques de ce satané détective, qui n’a laissé ni son insolence, ni sa conscience, sur le front russe.

« Nous étions peut-être tous devenus odieux. Nous tous, les Allemands. Les Américains nous regardaient tous avec un mépris silencieux, à l’exception peut-être des fêtards et des putes. Et vous n’aviez pas besoin d’être Hanussen, le voyant extra-lucide de Hitler, pour lire dans les pensées de nos nouveaux protecteurs et amis. Comment avez-vous pu permettre une chose pareille ? nous demandaient-ils. Comment avez-vous pu faire ce que vous avez fait ? C’est une question que je me suis souvent posée. Je n’ai jamais trouvé de réponse. Quelle réponse acceptable pourrait-il jamais y avoir ? C’est juste arrivé un jour en Allemagne, il y a de cela environ mille ans« .

Les avis de La Ruelle Bleue (un coup de coeur !) et de Miss Alfie

  En haut de la pile « Vous avez toujours été aussi cynique ? – Non. Avant, j’étais dans le ventre de ma mère« .

L’entrée en matière de Une douce flamme est plus classique, mais non moins efficace. Nous voilà en Argentine, sous la dictature des Perón, si accueillants avec les nazis en fuite. Le détective va reprendre du service contre son gré pour enquêter sur la disparition d’une jeune fille de bonne famille allemande. Une enquête qui aura de fortes résonances avec une affaire non résolue par Bernie Gunther à l’époque où il était encore flic – un excellent procédé pour faire alterner le récit entre Buenos Aires, 1950, et Berlin, 1932, et ainsi évoquer la montée du nazisme dans la moribonde République de Weimar.

Cette intrigue n’est peut-être pas la plus réussie sur le plan de l’enquête stricto sensu – quoi qu’elle prenne une tournure assez inattendue. Mais il s’agit clairement de la plus poignante à mon sens, celle qui fait le plus froid dans le dos et celle que l’on oublie pas. Car Philip Kerr développe ici une thèse des plus originales – mais certainement des plus crédibles. L’auteur semble d’ailleurs avoir voulu devancer les esprits chagrins en indiquant expressément ses sources – pertinentes – en postface. Ainsi, tout ne se serait pas terminé en avril 1945 et il est des raisons aussi vraisemblables que, pardon, puantes, à « l’épanouissement » des anciens SS en Argentine.

Heureusement, Bernie Gunther manie toujours aussi bien l’humour à froid, pour une lecture toujours aussi plaisante. « J’ai eu l’occasion d’observer de près les femmes qui pleurent. Dans ma branche, cela va de pair avec la matraque et les menottes (…). Sherlock Holmes a étudié la cendre de cigare et écrit une monographie sur le sujet. Moi, je m’y connaissais en pleurs. Je savais que, quand une femme sanglote, il vaut mieux qu’elle ne soit pas trop près de votre épaule. Ça peut vous coûter une chemise propre« .

Les avis de La Ruelle Bleue (un coup de coeur encore !) et de Miss Alfie.

Et dire qu’il va falloir attendre 2011 pour découvrir la suite des aventures de Bernie Gunther…

Bonne plock à tous !.

La Mort, entre autre (The One from the Other), par Philip Kerr (2006), traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj, aux éditions du Masque (2009), 406 p., ISBN 978-2-7024-3314-0.

Une douce flamme (A Quiet flame), par Philip Kerr (2008), traduit de l’anglais par Philippe Bonnet, aux éditions du Masque (2010), 427 p., ISBN 978-2-7024-3433-8.

La Trilogie Berlinoise, par Philip Kerr

kerr.jpeg « N’est-ce pas exactement comme ça que Hitler a été élu ? A cause de gens qui se fichait de savoir par qui serait dirigé le pays ?« 

« Publiés pour la première fois entre 1989 et 1991, L’Eté de cristal, La Pâle figure et Un requiem allemand ont pour toile de fond le IIIe Reich à son apogée et, après la défaite, l’Allemagne en ruine de 1947. Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise, est devenu détective privé. Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l’Allemagne nazie ce que Philip Marlowe est à la Californie de la fin des années 30 : un homme solitaire, témoin de son époque. Des rues de Berlin « nettoyées » pour offrir une image idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques à celle de Vienne la corrompue, Bernie enquête au milieu d’actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires. La différence avec un film noir d’Hollywood, c’est que les principaux protagonistes s’appellent Heydrich, Himmler et Goering… »

Un polar historico-humoristique sur fond de nazisme, il fallait oser… Philip Kerr l’a fait – et diablement bien fait en plus ! Certes, non pas sans petits défauts, mais compte-tenu de l’ambition de l’exercice, je passe outre volontiers. Cela faisait bien longtemps qu’un polar ne m’avait autant aspiré, questionné, secoué et, pour cela, je sais que cette série fera date dans mes lectures.

Ce sont pourtant des émotions bien paradoxales que ce polar propose : d’un côté, le cadre, soit l’Allemagne nazie d’avant guerre (pour les deux premiers opus) et d’après guerre (pour le troisième), le cadre donc, fait froid dans le dos – mais je vais y revenir. De l’autre, le personnage principal, un détective effronté, impertinent, à la répartie percutante, qui rend la lecture particulièrement jouissive. Et avec lui la qualité des intrigues, car les enquêtes dans lesquelles il progresse sont toutes très bien ficelées, pleines de suspens et de rebondissements – certes un poil complexes mais toujours intelligibles. 

La cadre est donc omniprésent car il fait partie intégrante des intrigues : les nazis, mais aussi plus tard les russes et les américains, sont le plus souvent parties prenantes à l’enquête. Ils servent ou se servent du détective, le gênent, le traquent, quand ils ne sont pas eux-mêmes mêlés aux crimes qu’il est chargé d’élucider. Un excellent procédé pour ancrer le récit dans son contexte, faire intervenir des personnages historiques et mêler les faits réels à la fiction.

Il est des aspects qui parfois dérangent : d’abord, l’indifférence – initiale – du détective au sort des Juifs à la fin des années 30 ; mais n’est-ce pas l’incarnation de l’allemand moyen ? Ensuite, la violence, les personnages féminins sulfureux et certains passages un peu crus – mais c’est un polar ou roman noir avant tout, et ce Bernie Gunther est un homme à femme qui boit beaucoup, qui fume tout autant, et qui répond ainsi à tous les codes du genre – difficile alors de s’en formaliser.

En revanche, il ne m’a pas dérangé que l’auteur développe certaines thèses a priori marginales. Par exemple, il ne me semble pas plus paradoxal de considérer que les nazis, homophobes, aient pu compter dans leurs rangs des homosexuels, que de songer que ces partisans de l’élimination des infirmes aient été parfois eux-mêmes atteints d’un pied-bot ou convaincus de la supériorité d’un peuple aryen en étant eux mêmes petits, bruns et mal fichus.

« - Connerie de Jeux Olympiques, grogna-t-il. Comme si on avait de l’argent à foutre en l’air (…) A quoi ça rime, j’aimerai bien le savoir ? Nous sommes ce que nous sommes, alors pourquoi prétendre le contraire [*] ? Toute cette mascarade me fout en rogne. Est-ce que vous réalisez qu’on est en train de rafler des putes à Munich et à Hambourg pour renflouer le marché berlinois qui avait été nettoyé à la suite du décret des Pouvoirs d’urgence ? Savez-vous qu’on a à nouveau légalisé le jazz nègre ? Que dites-vous de ça, Gunther ?

- Dire une chose et en faire une autre, c’est typique de notre gouvernement.

- A votre place, je ne crierais pas ce genre de choses sur les toits, fit-il.

- Reinacker, vous le savez très bien : ce que je dis n’a aucune espèce d’importance tant que je peux être utile à votre patron. J’aurai beau être Karl Marx et Moïse personnifiés, il s’en battrait l’oeil si je pouvais lui rendre service« .

[* l'auteur explique par ailleurs comment les nazis "préparèrent" l'arrivée des touristes occidentaux pour les J.O. de 1936, par exemple en nettoyant les rues des discours ouvertement antisémites et en autorisant de nouveau la vente de certains livres alors mis à l'index comme art dégénéré et subversif].

Une lecture tellement mémorable que je n’ai pas pu m’empêcher de foncer sur la suite – La mort entre autres et Une douce flamme, dévorés en quelques jours ! (billet à venir). A compléter peut-être avec d’autres lectures, par exemple sur le sort des victimes, pour les moins avertis.

Un grand merci à l’équipe de 49799387p1.png et aux éditions Livre de poche pour ce partenariat !

Bonne plock à tous !

La Trilogie Berlinoise : L’Eté de cristal – La Pâle figure – Un requiem allemand (Berlin noir : March Violets – The Pale criminal – A German requiem), par Philip Kerr (1989-1990-1991), traduit de l’anglais par Gilles Berton, aux éditions Le Livre de poche (nouvelle édition révisée – 2010), 1016 p., ISBN 978-2-253-12843-4.

Pour vous, par Dominique Mainard

97820704172851.gif « Parce que c’est mon métier de rendre les gens heureux« 

Delphine tient une boutique pas comme les autres. « Pour Vous », l’agence de tous les possibles, offre les prestations les plus incroyables ou les plus indécentes, à la limite du tolérable, borderline avec la loi et l’éthique. Jouer une petite-fille de substitution pour un grand-père sénile, offrir un enfant à la location pour des parents stériles, devenir l’accompagnatrice d’un adolescent autiste – et j’en passe. Peu importe pour Delphine qui ne vit que pour son entreprise, soucieuse avant tout de la satisfaction des clients et obsédée de la facturation. Jusqu’à ce qu’un client vienne perturber cette mécanique bien huilée…

Voilà un personnage comme l’on en rencontre rarement et qui va me hanter encore longtemps : Delphine, la narratrice, n’est ni cruelle, ni gentille, ni même dévouée ou manipulatrice. Elle répond à un besoin au sens économique du terme, atteinte, il est vrai, d’une insensibilité troublante, limite inquiétante. Pas de faux-semblants, pas de rapports tronqués et équivoques. Un personnage certainement dérangeant pour une lecture qui ne m’a pas laissée indifférente !

Une histoire originale servie par une belle écriture. La plume de Dominique Mainard m’a semblé en résonance avec le récit : distante, subtile ou directe à bon escient, elle permet de sonder plus encore les ressorts de ce personnage. Les factures qui viennent parfois clore les chapitres sont particulièrement glaçantes… Une lecture qui m’a inspiré des sentiments multiples, tour à tour admirative, révoltée, émue, et souvent estomaquée par la philosophie de vie – appelons là comme cela – de Delphine.

Quelques petits bémols toutefois : d’abord, si le récit est bien construit, c’est qu’il est à mon sens trop « centré », au sens où l’auteur a orienté son récit sur certains personnages au détriment d’autres, tout aussi intrigants à mon sens. Ensuite, si l’auteur a fait évoluer ses personnages avec intelligence, c’est finalement dans une direction à laquelle j’ai peu  adhéré (ellipse peu claire… pour ne pas trop en dire ! Mais ceci est très personnel, et la tournure des évènements a plu et plaira encore certainement à d’autres !). Enfin, le dénouement m’a semblé un rien décevant… Mais cela ne m’empêche pas de garder un bon souvenir de cette lecture forte et de suivre de plus près cette auteur à l’avenir !

« Je ne sais pas s’il est vrai que je devrais avoir honte de ce que je fais. Je ne sais pas s’il est vrai que je n’ai pas la moindre idée de ce qu’est la réalité, comme on me l’a reproché parfois ; on m’a traité de marchande de rêve, et c’était indifféremment un compliment ou la pire des injures. Aux yeux de mes clients, je suis quelqu’un qui console et soigne ou qui vend la plus toxique des drogues. Mais la vie m’a appris qu’il n’y a rien de moins réel que ce qu’on nomme la réalité et qu’une mort, une trahison, une souffrance cessent d’exister du moment qu’on arrive à s’en distraire« .

Un grand merci à Clara d’avoir chaudement recommandé ce roman ! Vous pouvez lire son avis ici, ainsi que ceux de L’Ogresse (qui a reproduit l’une de ces fameuses factures !),  Brize, Stephie, Cuné et Cathulu (convaincues), Amanda et Yoshi (plus mitigées). D’autres avis encore recensés chez BOB

Lu dans le cadre du challenge Littérature au féminin organisé par Littérama.

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Bonne plock à tous !

Pour Vous, par Dominique Mainard (2008), aux éditions Folio, Prix des libraires (2009), 306 p., ISBN 978-2-07-041728-5.

Le testament des siècles, par Henri Loevenbruck

photo0320.jpg« Je n’étais qu’un prétexte de plus pour les féministes du monde entier«  

Damien Louvel s’est expatrié à New York où il vit le rêve américain, jusqu’à ce que la mort brutale de son père, avec qui il est en froid depuis des années, ne le contraigne à rentrer en France. Ce qu’il découvre alors ne va cesser de le surprendre. Ce père qu’il a connu si cartésien, si parisien, si prévisible a vendu sa collection de livres anciens pour s’acheter une maison en Provence, maison dans laquelle il a entassé des choses bien étranges… et maison dans laquelle Damien se fait agresser dès sa première visite. Aidé de Sophie, il poursuit bon gré mal gré les recherches de son père, sur les traces d’Albrecht Dürer et du « vrai » message de Jésus.     

Les thrillers ésotériques, c’est ma lecture facile par excellence, mon pêché mignon, ma chick-lit à moi. Et – ne riez pas – mais n’ayant reçu aucune instruction religieuse, j’ai appris par ces lectures un tas de truc sur la vie de Jésus, Pierre, Paul, Jacques, les Templiers et  l’Opus Dei. Re-belote avec Le Testament des siècles, qui répond agréablement à tous les codes du genre.

Évidemment, Damien va rencontrer une belle nana pour l’aider dans ses recherches. Mais ce personnage féminin n’est pas un simple faire-valoir, loin de là ! Débrouillarde, courageuse, intelligente – du moins autant que lui est couard, hésitant, empoté – et comme son orientation sexuelle n’est pas clairement tournée vers les garçons, ces deux-là forment  en définitive un couple bien sympatoche.

Gros point fort : l’aspect thriller est traité à la perfection. C’est bourré d’action, de courses poursuites, de rebondissements. Le rythme est rapide et la traque bien construite. Un livre qui se dévore très facilement, j’avais du mal à le lâcher et hâte de m’y replonger. Et le dénouement est vraiment bon.

Point plus discutable : l’aspect ésotérique est quasiment absent pendant la première moitié du livre. Et quand il investit enfin le récit, c’est trop en force. Il est alors des pages entières consacrées à des explications historico-mystiques… j’ai regretté qu’elles ne soient pas distillées de manière plus subtile tout au long de l’intrigue. Davantage de nuance n’aurait pas été de refus.

Mais Le Testament des siècles reste une lecture qui fleure bon les vacances, et que j’ai  vraiment apprécié dans la mesure où j’y mettais peu d’attentes. Alors oui, ce n’est qu’un thriller ésotérique, mais c’est un « bon » dans ce genre. Un mélange de Da Vinci code (en bien mieux écrit – et d’ailleurs écrit antérieurement !) et de Millenium (pour le hacking (?) et le personnage féminin qui écrase tous les autres) plutôt réussi.

Ravie d’avoir gagné ce livre lors du festival Quais du polar ! L’avis de Kikine qui avait brillamment gagné l’exemplaire mis en jeu et avec qui j’ai fait cette lecture commune très sympathique !

9782290001516.gif (L’édition vendue dans le commerce !)

Bonne plock à tous !

Le testament des siècles, par Henri Loevenbruck (2003), aux éditions J’ai Lu, 381 p., ISBN 978-2-277-00458-5.

Prenez soin du chien, par J.M. Erre

erre.jpeg « J’ai tout de suite remarqué que quelque chose clochait chez lui…« 

Il se passe de drôles de choses aux 5 et 6 de la rue Doulce-Belette. Il faut dire que la folie semble contagieuse dans ces deux immeubles mitoyens… Par exemple, entre les voisins Max Corneloup et Eugène Fluche, rien ne va plus. Le premier, auteur de romans-feuilletons, et le second, peintre sur coquille d’oeuf, se persuadent à qui mieux-mieux que l’autre n’a  d’autres préoccupations que de l’espionner. Mais plus l’on fait connaissance avec les autres résidents, plus ces deux là nous paraissent relativement sains d’esprit. Et lorsqu’un meurtre est commis, la santé mentale déjà fragile des locataires semblent défaillir pour de bon.

Quelle histoire, mais quelle histoire ! Après avoir eu un gros coup de coeur pour Série Z, je n’ai pas pu attendre : Prenez soin du chien est venu coiffer ma PAL en un rien de temps. Et là encore, quelle poilade, mais quelle poilade ! 

Avec ses personnages plus psychotiques les uns que les autres, J.M. Erre nous embarque, l’air de rien, au doux pays des barges. Parce qu’il faut voir le tableau : une concierge indiscrète, une autre sexy en diable, un chienchien  à sa mémère folle-dingue, un auteur de romans cochons, un collectionneur de gerbilles, un adolescent attardé, un cinéaste taciturne – et j’en passe. Ce n’est plus un quartier résidentiel ordinaire ; c’est un asile qui s’ignore.

J’en oublierai presque que ce roman est aussi un polar. Construite sur un compte à rebours, l’intrigue est prenante et surprenante, riche de rebondissements plus cocasses les uns que les autres. Et le dénouement se fait urgemment attendre ! Le récit est aussi servi par une écriture loufoque, hilarante, un brin canaille, et – cerise sur le gâteau – entrecoupé de réflexions sur le travail de l’écrivain, les ressorts de la fiction, l’inspiration…

Une histoire déjantée, foisonnante, et pourtant bien maitrisée : du grand art !

Extrait du journal de Max Corneloup : « Aucun signe d’activité chez Fluche depuis mercredi. Pas de lumière, pas de mouvement. Je n’ose espérer qu’il ait enfin débarrassé le plancher (…). Ce matin, il m’est venu à l’esprit une idée assez délectable : et si le maniaque était mort ? Je l’imagine, vautré au milieu de ses oeufs, paré pour le voyage… Vers le paradis des poules si cela lui fait plaisir ! Crise cardiaque ? Rupture d’anévrisme ? A moins qu’une vilaine chute… (…) Ouais, une chute, c’est pas mal ça… A demi trépané sur le lino, on fait nettement moins le malin… Et les huit mètres du salon, ça devient vite une trotte, quand vous n’avez plus que le petit doigt pour vous tracter…« .

Si Prenez soin du chien m’a semblé un léger chouïa en dessous de Série Z – il faut préciser qu’il s’agit du premier roman de J. M. Erre -, il en reste un immense plaisir de lecture, jubilatoire, rapide (trop rapide même !) et vivement recommandée !

Les avis de Keisha, Papillon, Choupynette, Fashion, Emeraude, Jules… et d’autres encore recensés chez BOB !

Bonne plock à tous !

Prenez soin du chien, par J.M. Erre (2006), aux éditions Points (2007), 304 p., 978-2-757-80124-6. 

*Index par genre*

Romans et nouvelles

Littérature anglo-saxonne

Littérature américaine

John Krakauer – Into the Wild

Erskine Caldwell – Un p’tit gars de Georgie – Le petit arpent du bon Dieu

Richard Wright – Native Son

Edgar Hilsenrath – Fuck America

Andrew Sean Greer – L’Histoire d’un mariage

Francis Scott Fitzgerald – Gatsby le magnifique

Meyer Levin – Frankie & Johnnie

John Irving – Un mariage poids moyen

Joyce Carol Oates – Délicieuses PourrituresPremier Amour, Un conte gothique

Harper Lee – Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur

Norman Mailer – Un rêve américain

Armistead Maupin – Michael Tolliver est vivant (Les Chroniques de San Francisco – Tome 7)

Shalom Auslander – La lamentation du prépuce

Jack Kerouac – Sur la route, le rouleau original

David Vann – Sukkwan Island

Rick Bass – Winter

Chester Himes – La Reine des pommes

George Pelecanos – Un jour en mai

Littérature britannique

Ali Smith – Girl meets boy

Nick Hornby – Juliet, naked

Jean Rhys – Voyage dans les ténèbres

Melvin Burgess – Junk

Helen Zahavi – Dirty Week-end

Rachel Cusk – Bienvenue à Egypt Farm

Tom Sharpe – Wilt (tome 1 à 4) – Mêlée ouverte au Zoulouland

Jasper Fforde – Délivrez-moi (et autres aventures de Thursday Next)L’affaire Jane Eyre

Somerset Maugham – Amours Singulières

Littérature australienne

Elizabeth Jolley – Foxybaby

Littérature scandinave et nordique

Littérature norvégienne

Herbjorg Wassmo – La Septième rencontreLa fugitive

Littérature danoise

Jorn Riel – Les Ballades du Haldur et autres racontars

Morten Ramsland – Tête de chien

Littérature finlandaise

Sofi Oksanen – Purge

Littérature européenne continentale

Littérature autrichienne

Stefan Zweig – Le Joueur d’échecVingt-quatre heures dans la vie d’une femme

Daniel Glattauer – Quand souffle le vent du nord

Littérature roumaine

Domnica Radulescu – Un train pour Trieste

Littérature tchèque

Jaroslav Hasek – Le brave soldat Chvéïk

Littérature sud-américaine

Littérature chilienne

Pablo Neruda – La solitude lumineuse

Littérature asiatique

Littérature indienne

Rabindranath Tagore – Aux bords du Gange et autres nouvelles

Littérature irannienne

Nahal Tajadod – Debout sur la terre

Littérature francophone

Littérature québécoise

Janik Tremblay – Le Bonheur est assis sur un banc et il attend

Littérature française

Martin Page – Une parfaite journée parfaite

Tonino Benaquista – Saga

J.M. Erre – Prenez soin du chienMade in ChinaSérie Z

Dominique Mainard – Pour Vous

Jean-François Delapré – Catalène Rocca

Christophe Ferré – La photographe

Colette – Chéri

Philippe Jaenada – Les Brutes

Mathias Enard – Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants

 

Biographies

Stefan Zweig – Marie-AntoinetteBalzac, le roman de sa vie

Jospeh Barry – George Sand, ou Le Scandale de la liberté

 

Théâtre et Poésie

Roberto Athayade – Madame Marguerite

Léopold Sédar Senghor – Poèmes perdus

 

Polar – Thriller – Espionnage

Tim Cockey – Le croque-mort a la vie dure

Bob Garcia – Duel en enfer

Donna Leon – Mort à la Fenice

Glenn Cooper – Le livre des morts

Stella Rimington – L’invisible

Jon Fasman – La ville insoumise

Olivier Bocquet – Turpitudes

William Boyd – Orages ordinaires

Frank Delaney – Les Enfants de la nuit

Michael Connelly – Echo Park

Kate White – Hush, ce que vous ne dites pas peut vous tuer

Victor Rizman – 40 ans, 6 morts et quelques jours…

Henri Loevenbruck – Le Testament des siècles

Deon Meyer – Les Soldats de l’aube

Philip Kerr – La Trilogie berlinoiseLa Mort entre autres – Une Douce flamme.

Pierre Lemaitre – Robe de marié.

*Index par auteur*

A

Athayade Roberto – Madame Marguerite

Auslander Shalom – La lamentation du prépuce

B

Barry Jospeh – George Sand, ou Le scandale de la liberté

Bass Rick – Winter

Benaquista Tonino – Saga

Bocquet Olivier – Turpitudes

Boyd William – Orages ordinaires

Burgess Melvin – Junk

C

Caldwell Erskine – Un p’tit gars de Georgie – Le Petit arpent du bon Dieu

Cockey Tim – Le croque-mort a la vie dure.

Colette – Chéri

Connelly Michael – Echo Park

Cooper Glenn – Le livre des morts

Cusk Rachel – Bienvenue à Egypt Farm

D

Delaney Frank – Les Enfants de la nuit

Delapré Jean-François – Catalène Rocca

E

Enard Mathias – Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants

Erre J.M. – Série Z

               – Made in China

               – Prenez soin du chien

F

Fasman Jon – La Ville insoumise

Ferré Christophe – La photographe

Fforde Jasper – L’affaire Jane EyreDélivrez-moi (et autres aventures de Thursday Next)

Fitzgerald Francis Scott – Gatsby le magnifique

G

Garcia Bob – Duel en enfer, Sherlock Holmes contre Jack l’éventreur

Glattauer Daniel – Quand souffle le vent du nord

Greer Andrew Sean – L’Histoire d’un mariage

H

Hasek Jaroslav – Le brave soldat Chvéïk

Hilsenrath Edgar – Fuck America

Himes Chester – La Reine des pommes

Hornby Nick – Juliet, naked

I

Irving John – Un mariage poids moyen

J

Jaenada Philippe - Les Brutes

Jolley Elizabeth – Foxybaby

K

Kerouac Jack – Sur la route, le rouleau original

Kerr Philip – La Trilogie berlinoiseLa Mort, entre autres – Une Douce flamme.

Krakauer Jon – Into the Wild

L

Lee Harper – Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur

Lemaitre Pierre – Robe de marié

Leon Donna – Mort à la Fenice

Levin Meyer – Frankie & Johnnie

Loevenbruck Henri – Le Testament des siècles

M

Mailer Norman – Un rêve américain

Mainard Dominique – Pour vous

Maugham Somerset – Amours singulières

Maupin Armistead – Michael Tolliver est vivant (Les Chroniques de San Fransisco – Tome 7)

Meyer Deon – Les soldats de l’aube

N

Neruda Pablo – La solitude lumineuse

O

Oates Joyce Carol – Délicieuses Pourritures

                               – Premier Amour, Un conte gothique

Oksanen Sofi – Purge

P

Page Martin – Une parfaite journée parfaite

Pelecanos George – Un jour en mai

Q

R

Radulescu Domnica – Un train pour Trieste

Ramsland Morten – Tête de chien

Rhys Jean – Voyage dans les ténèbres

Riel Jorn – Les Ballades du Haldur et autres racontars

Rimington Stella – L’invisible

Rizman Victor – 40 ans, 6 morts et quelques jours…

S

Senghor Léopold Sédar – Poèmes perdus

Sharpe Tom – Wilt (tomes 1 à 4)

                   – Mêlée ouverte au Zoulouland

Smith Ali – Girl meets boy

T

Tagore Rabindranath – Aux bords du Gange et autres nouvelles

Tajadod Nahal – Debout sur la terre.

Tremblay Janik – Le Bonheur est assis sur un banc et il attend.

U

V

Vann David – Sukkwan Island

W

Wassmo Herbjorg - La Septième rencontre

                               - La fugitive

White Kate – Hush, ce que vous ne dites pas peut vous tuer

Wright Richard – Native Son

X

Y

Z

Zahavi Helen – Dirty week-end

Zweig Stefan – Marie-Antoinette

                       – Balzac, le roman de sa vie

                       – Le Joueur d’échec

                       – Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme

 

Tête de Chien, par Morten Ramsland

folio021.jpg    « Ne te laisse pas envoûter par les esprits des arbres »

« Entre Norvège et Danemark, des années trente à nos jours, ce récit cocasse célèbre la famille, pour le meilleur comme pour le pire. De la rencontre d’Askild et de Bjork naît une ribambelle de personnages tous  plus loufoques les uns que les autres. Morten Ramsland réussit à conjuguer bonheurs et malheurs avec une impertinence et une légèreté toute enfantine, sans oublier l’amour« .

Bon, allons-y gaîment : ce livre n’est ni plus ni moins qu’un petit bijou capable, me semble-t-il, d’atteindre chacun dans son petit coeur. Si vous aimez les destins pas ordinaires racontés avec brio… foncez !

Plusieurs fois au cours de ma lecture, je me suis demandé à quoi ou à qui ce livre me faisait penser. Et puis la réponse m’est soudainement apparue dans toute son évidence…Voyons : une tragédie grecque racontée à la manière d’une farce ? Une traversée des époques, des lieux, des générations à faire pâlir un psychanalyste chevronné ? Une manière de raconter des choses graves avec légèreté – et inversement ? Une capacité à donner une dimension universelle aux personnages ? Bon sang mais c’est bien sur ! Il y a dans ce livre quelque chose de John-Irving-ien !

Puis, une fois cette lecture refermée, je me suis demandée ce qu’il m’en restait : je crois pouvoir parler d’un formidable tableau bigarré. Tout en couleurs vives nées d’une histoire passionnante, d’un humour pince-sans-rire très présent, d’une intrigue pleine de rebondissements, d’une touche de magie puisée dans les contes scandinaves, d’une fin éclairante – et qui arrache sa petite larme – et du style pétillant, sans longueurs, où l’on prend plaisir à lire chaque mot laissé par l’auteur.

« Bjork commençait à être écoeurée par son époux alcoolique. Des rêves piochés dans toutes sortes de romans sentimentaux de médecins venaient la hanter la nuit, et, dans la journée, ces mêmes romans s’imposaient dans sa vie. Askild n’avait que du mépris pour le nouvel intérêt littéraire de son épouse et il a essayé, sans succès, de lui faire partager sa passion pour les livres d’art et le jazz. Il est indéniable que Bjork était assez mal disposée envers ces enthousiasmes : dans le cubisme, elle ne voyait que la folie de son mari, dans le jazz, elle n’entendait que sa dépendance bruyante à la bouteille. Oui, derrière la lutte sans fin entre les goûts soi-disant cultivés d’Askild et ceux soi-disant populaires de Bjork se cachait un condensé complet de leur relation, et ce combat connut seulement une espèce de trêve lorsque Bjork, sur ses vieux jours, développa un certain goût pour les finesses et les joies des tripots clandestins« .

Un roman que j’ai même envie de relire – et ça c’est plutôt rare, pour ne pas dire exceptionnel pour moi ! 

Et ne loupez pas le très chouette billet de Choco qui en parle vraiment bien, tout comme Jérome !

Un grand merci à  51410427p.jpg et aux éditions Folio !

Bonne plock à tous !

Tête de Chien (HundeHoved), par Morten Ramsland, traduit du danois par Alain Gnaedig, aux éditions Gallimard, collection Folio (2010), 464 p., ISBN 978-2-07-041778-0.

Festival Quais du polar – Bilan !

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Le festival Quais du polar a agité Lyon en ce joli week-end d’avril. Je suis encore toute frétillante, c’est juste normal, d’autant que c’était mon premier salon du livre (j’ai un petit souci avec la foule).

Première étape, la rétro spéciale Tueurs en série à l’Institut Lumière, mon petit ciné de quartier (monté sur les usines des Frères Lumière, je fais ma snob 2 minutes). Avec au programme Seven, vu 7 ou 8 fois mais redécouvert grace à la présentation de Maxime Chattam (à gauche) et Franck Thilliez (à droite – ma photo est bien pourrie, sorry). Ils ont superbement évoqué leur film référence, notamment sa construction narrative : plus le film avance, moins l’on voit de choses, donc plus il est de place à l’imagination et à l’angoisse… brrrr.

Le petit plus : Maxime Chattam nous apprend qu’il est une image subliminale à la fin du film que je n’avais jamais vu malgré moult visionnages. Et je l’ai aperçu ! Indice : elle est située juste avant le dernier meurtre…

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Seconde étape, le salon lui-même. En ce dimanche matin (je me suis levée tôt un dimanche matin, s’il fallait une preuve que j’aime les livres, celle-ci est irréfutable), peu de monde, une très bonne ambiance, des auteurs disponibles, très accessibles, un vrai régal.

D’abord, Bob Garcia. Un type charmant, dont j’avais beaucoup apprécié le Duel en enfer. Même si, après discussion, je comprends que j’ai loupé une partie du livre : il faut croire que je ne sais pas toujours lire entre le lignes, mais ce n’est pas pour rien que j’ai choisi un dodo idiot comme « avatar », bref. J’ai craqué sur Le testament de Sherlock Holmes que j’avais également très envie de lire. 

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Bilan : un type vraiment charmant, deux dédicaces et je me coucherai moins bête ce soir.

***

Ensuite, une rencontre avec Olivier Bocquet, un jeune écrivain qui présentait ici son premier livre, Turpitudes, primé par des internautes (lauréat du premier Prix Thriller Mania). Je lui ai tenu la jambe un bon quart d’heure, je me suis bien marrée, un type vraiment intéressant. Son polar m’a tentée, en dépit du cadre (Fontainebleau) : une narration alternée, du suspens, de l’humour (on a dérivé sur Tom Sharpe), il n’en fallait pas plus pour me faire craquer ! Un second livre bientôt dans les bacs (fin 2010 ?) je vais surveiller tout ça de près.

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Bilan : une très chouette rencontre avec peut-etre un futur grand (qu’est-ce que je vais me la raconter dans 20 ans s’il devient célèb’ ! Snob j’vous dis !) et un achat coup de coeur avec une dédicace des plus sympas.

***

Autre rencontre : Lalie Walker. Une écrivaine que je ne connais que de nom (son site), car ses mésaventures judiciaires ont fait le tour de la blogo (Mango par exemple en parle ici). Comme je lui témoignais mon soutien dans cette histoire plus-effarante-tu-meurs, elle m’a assuré (j’espère ne pas déformer ses propos) avoir été très émue par les messages de sympathie reçus de toute la blogosphère à cette occasion.

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Bilan : une rencontre intéressante encore, une femme dont la sympathie est d’autant plus remarquable que je ne lui ai même pas acheté de livres, j’ai honte (non la dédicace n’est pas pour moi).

***

Évidemment, je garde pour la fin ze écrivain… attention les yeux… hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii *gloussements et trépignements intempestifs* : Jaspeeeer !!!

Il faut que je vous raconte. 

« (moi) – Sorry, my english is very bad (là, je pense fort à Ofelia ! I need some help !)

- (lui) Oh, my french is very bad too !

- (moi, soulagée, je tape la converse à la wanagain, c’est grandiose) I have a blog – a reader’s blog – and my pen name is Pickwick.

- (lui) *mort de rire* ».

Voilà. Et il a accepté de dédicacer mes exemplaires des aventures de Thusday Next (des livres en super pas bon état, j’avais honte) en indiquant mon prénom & mon pseudo. Extra.

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Bilan : une super rencontre comme dans mes rêves les plus fous et je vais pouvoir me la raconter pendant au moins 6 mois : j’ai fait rire Jasper Fforde. Et ouais.

Ah et l’info du jour : le tome 6 des aventures de Thursday arrive bientôt pour ceux qui lisent en version originale (Karine:), je pense fooort à toi), traduction française en 2012 pour les billes comme moi.

***

Bilan du bilan : comme vous pouvez le voir, j’ai rencontré des écrivains, et par-delà, des personnes vraiment charmantes, discuté avec eux plus d’une heure en tout (hyper accessibles je vous dis !) et fait la groupie hystéro en prenant plein de photos. Un grand moment.

Et mes achats fort raisonnables :

- Turpitudes d’Olivier Bocquet, un premier roman

- Le Testament de Sherlock Holmes, de Bob Garcia

+ 2 livres d’occasion (un bouquiniste était présent) signés de l’un de mes auteurs préférés, Erskine Caldwell (La route au tabac et Le bâtard).

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Autres livres que ma libraire, présente, m’a offert :

- Darhouse d’Alex Barclay

- Le testament des siècles d’Henri Loevenbruck (en 2 exemplaires !! J’organise donc un petit concours ici pour faire gagner ce livre !!).

Je retourne rêver de Jasper en attendant… le prochain festival !!

Soukee, Kathel, Neph et Chocoladdict étaient également présentes sur le salon ! Leurs billets réservent encore plein de surprises, ce festival est décidement très riche en évènements !

Bonne plock à tous !

 

L’invisible, par Stella Rimington

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« Selon le jargon de la CIA, le terme «invisible» désigne un terroriste qui a la nationalité et l’ethnie du pays choisi pour cible. Liz Carlyle, de la section antiterroriste du MI5, apprend que la Grande-Bretagne va être infiltrée par un «invisible». Dans le même temps, un jeune indic pakistanais lui signale des mouvements suspects dans une librairie islamiste fondamentaliste de Londres. La menace existe assurément, mais Liz ignore le lieu, la date et la nature de l’attentat…
Dans la veine des classiques du roman d’espionnage, terrain privilégié du suspense, de l’angoisse et du double jeu,
L’Invisible détient une carte maîtresse : l’auteur domine mieux que quiconque le sujet, pour avoir occupé pendant cinq ans le poste de directeur général du MI5« .

La couverture et le quatrième de couverture ne rendent vraiment pas justice à ce polar très réussi. Du classique roman d’espionnage, il est évidemment question, mais pas seulement : ce livre a largement rempli son contrat en dépassant même mes attentes.

La construction du récit est exemplaire. L’intrigue, qui pourrait sembler complexe de prime abord, est riche sans être confuse. D’un côté, l’arrivée d’un Pakistanais sur le sol britannique. De l’autre, du rififi dans le milieu du banditisme. Le puzzle se met en place à une allure idéale, ni trop rapide (c’est précis, crédible, cohérent), ni trop lente (c’est prenant, rythmé, bien calibré). On va de surprise en surprise, et ce jusqu’à la fin. De quoi tirer un excellent film du genre, me suis-je d’ailleurs dit en passant.

Le monde des renseignements semble rendu tel qu’il est : des tensions entre les services, des intuitions, des recoupements ténus et même d’heureux hasards. Ses membres ne sont jamais présentés comme des machines froides ou des warriors à toute épreuve. Liz, par exemple, a un sacré caractère, un amant, des coups de génie et des coups de blues. Rien de plan-plan donc du côté des personnages, les caractères sont assez fouillés, notamment celui de l’Invisible qui se dévoile progressivement. 

Et l’ambiance n’est pas négligée, bien au contraire. L’atmosphère brumeuse de la campagne anglaise (puisque c’est le cadre principal du récit – contrairement à ce que la couverture pourrait laisser croire) est magnifiquement rendue. Ses pubs miteux, ses snobinards et ses paumés, ses plages et ses paysages à perte de vue… de quoi séduire au-delà des amateurs de polar.

A lire absolument pour les adeptes du genre donc, mais pas seulement ! C’est même certainement le livre que je conseillerais pour (re)découvrir les romans d’espionnage. Une enquête très actuelle, qui sonne terriblement juste et sans une once de manichéisme. Et le fait que le personnage principal soit une femme ne gâche rien au plaisir bien sûr ! Bref, un très bon polar comme j’aimerai tellement en lire plus souvent !

Un grand merci à la Team de 47286519 et aux éditions Le livre de poche !

D’autres avis très positifs chez Nathalie, Flof13 et Lagrandestef, un peu plus mitigé chez Véro.

Bonne plock à tous !

PS : mon billet enthousiaste ne doit rien au fait qu’il s’agisse d’un partenariat – j’ai d’ailleurs lu le livre avant les derniers évènements blogosphériques. Précision certainement inutile (je ne me suis pas gênée pour indiquer que certains livres reçus m’ont déçu ici ou ) et justification que je déplore dans le principe… mais autant le faire une fois pour toute. 

L’invisible (At Risk), par Stella Rimington (2004), traduit de l’anglais par Johan-Frederik Hel Guedj, aux éditions Le livre de poche, collection Thriller, 472 p., ISBN : 978-2-253-11615-8.

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