L’invisible, par Stella Rimington

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« Selon le jargon de la CIA, le terme «invisible» désigne un terroriste qui a la nationalité et l’ethnie du pays choisi pour cible. Liz Carlyle, de la section antiterroriste du MI5, apprend que la Grande-Bretagne va être infiltrée par un «invisible». Dans le même temps, un jeune indic pakistanais lui signale des mouvements suspects dans une librairie islamiste fondamentaliste de Londres. La menace existe assurément, mais Liz ignore le lieu, la date et la nature de l’attentat…
Dans la veine des classiques du roman d’espionnage, terrain privilégié du suspense, de l’angoisse et du double jeu,
L’Invisible détient une carte maîtresse : l’auteur domine mieux que quiconque le sujet, pour avoir occupé pendant cinq ans le poste de directeur général du MI5« .

La couverture et le quatrième de couverture ne rendent vraiment pas justice à ce polar très réussi. Du classique roman d’espionnage, il est évidemment question, mais pas seulement : ce livre a largement rempli son contrat en dépassant même mes attentes.

La construction du récit est exemplaire. L’intrigue, qui pourrait sembler complexe de prime abord, est riche sans être confuse. D’un côté, l’arrivée d’un Pakistanais sur le sol britannique. De l’autre, du rififi dans le milieu du banditisme. Le puzzle se met en place à une allure idéale, ni trop rapide (c’est précis, crédible, cohérent), ni trop lente (c’est prenant, rythmé, bien calibré). On va de surprise en surprise, et ce jusqu’à la fin. De quoi tirer un excellent film du genre, me suis-je d’ailleurs dit en passant.

Le monde des renseignements semble rendu tel qu’il est : des tensions entre les services, des intuitions, des recoupements ténus et même d’heureux hasards. Ses membres ne sont jamais présentés comme des machines froides ou des warriors à toute épreuve. Liz, par exemple, a un sacré caractère, un amant, des coups de génie et des coups de blues. Rien de plan-plan donc du côté des personnages, les caractères sont assez fouillés, notamment celui de l’Invisible qui se dévoile progressivement. 

Et l’ambiance n’est pas négligée, bien au contraire. L’atmosphère brumeuse de la campagne anglaise (puisque c’est le cadre principal du récit – contrairement à ce que la couverture pourrait laisser croire) est magnifiquement rendue. Ses pubs miteux, ses snobinards et ses paumés, ses plages et ses paysages à perte de vue… de quoi séduire au-delà des amateurs de polar.

A lire absolument pour les adeptes du genre donc, mais pas seulement ! C’est même certainement le livre que je conseillerais pour (re)découvrir les romans d’espionnage. Une enquête très actuelle, qui sonne terriblement juste et sans une once de manichéisme. Et le fait que le personnage principal soit une femme ne gâche rien au plaisir bien sûr ! Bref, un très bon polar comme j’aimerai tellement en lire plus souvent !

Un grand merci à la Team de 47286519 et aux éditions Le livre de poche !

D’autres avis très positifs chez Nathalie, Flof13 et Lagrandestef, un peu plus mitigé chez Véro.

Bonne plock à tous !

PS : mon billet enthousiaste ne doit rien au fait qu’il s’agisse d’un partenariat – j’ai d’ailleurs lu le livre avant les derniers évènements blogosphériques. Précision certainement inutile (je ne me suis pas gênée pour indiquer que certains livres reçus m’ont déçu ici ou ) et justification que je déplore dans le principe… mais autant le faire une fois pour toute. 

L’invisible (At Risk), par Stella Rimington (2004), traduit de l’anglais par Johan-Frederik Hel Guedj, aux éditions Le livre de poche, collection Thriller, 472 p., ISBN : 978-2-253-11615-8.

Le Livre des morts, par Glenn Cooper

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« New-York, mai 2009. Six morts violentes se succèdent en quelques jours. Les modes opératoires sont différents, les victimes n’ont aucun point commun, hormis celui d’avoir reçu quelque temps plus tôt une carte postale de Las Vegas, avec une simple date, celle du jour de leur mort. Très vite, la presse s’empare de l’affaire et celui qu’elle surnomme le « tueur de l’Apocalypse » a tôt fait de semer la psychose dans la ville. Les autorités, désorientées par l’absence d’indices, se tournent vers Will Piper, ancien profileur d’élite dont la carrière a été brutalement interrompue… » (le quatrième de couverture en dit certainement trop selon moi, donc je coupe).

Le Livre des morts est un polar qui démarre vite – comme j’aime. Une victime (brrr…), deux victimes (rebrrr…), et un nouvel enquêteur que l’on met sur l’affaire.

Will Piper est un type bourru et séduisant - comme j’aime. Un caractère à prendre avec des pincettes et une carrière au FBI mise à mal par ses frasques d’homme à femme, un gros penchant pour l’alcool et un refus du politiquement correct. Affublé d’une prometteuse collègue, les voilà parti… Une enquête et des personnages intéressants, tout pour me lancer plus en avant avec envie.

Mais rapidement, je commence à être quelque peu décontenancée par la construction du récit. Chaque chapitre ou presque est un passage dans la porte temporelle… Là il faut que je m’explique. C’est une chose de revenir sur le passé universitaire de Will ou d’être transporté sur l’île de Wiht dans le haut Moyen-Age ; c’en est une autre de faire des allers-retours de quelques semaines dans le présent. Ils sont bien plus déstabilisants que les grands sauts de le temps… Ce n’est pas tant la répartition de l’intrigue sur trois grandes périodes qui m’a gêné – bien au contraire – mais plutôt le flottement dans le passé tout récent. Contrainte de repérer les dates (à quelques semaines près donc), de revenir en arrière pour vérifier le timming de l’intrigue, je suis – comment dire – un poil agacée, oui.

Bientôt d’ailleurs, le passé et le présent se rejoignent. Bientôt, on finit par faire facilement le lien. Mais bien trop tôt peut-être… une fois les rapports établis entre le Moyen-Âge et le XXIe siècle, c’est toute l’intrigue qui est percée à jour. Alors, oui, j’aime beaucoup deviner la fin et entrevoir la solution dans les polars. Oui, mais pas à la moitié du récit… surtout quand la fin ne réserve finalement pas de nouvelles surprises - ou trop peu. Après l’agacement, l’ennui…

Quand au fond mystique, j’ai encore beaucoup du mal à y croire (mais il est vrai que ce point là est sûrement très personnel ; toujours est-il qu’un polar pas convaincant, c’est vraiment balot).

Et que dire du final à l’américaine qui a fini de m’achever…

Dommage, vraiment dommage, parce c’est finalement assez bien écrit – ça se lit vite et certains chapitres sont vraiment très prenants – et que réflexion et action sont vraiment bien dosées.

Un grand merci quand même à l’équipe de blog_o_book et aux éditions Le Cherche-Midi !

Un avis plutôt positif chez Cryssilda et chez Cathulu, un avis très positif chez Neph et chez Gio, un avis très mitigé chez Amanda et chez Pimprenelle… décidement !

Bonne plock à tous ! 

 

Le Livre des morts (Library of the Death), par Glenn Cooper (2009), traduit de l’anglais (États-Unis) par Carine Chichereau, aux éditions Le Cherche-Midi (2010), 420 p., ISBN 978-2-7491-1665-5.

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