Le croque-mort a la vie dure

 

Ce n’est plus la peine de le cacher : j’ai un faible pour les titres. Un titre, c’est un peu comme un prénom : ça résonne, ça créé un trouble, ça vous pose une personnalité… 

Et c’est-y-pas un super titre, ça, Le croque-mort a la vie dure ? Forcément, Pickwick s’est emballé… sans regret !

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Croque-mort donc, Hitch Sewell a un boulot folichon, une vie insipide à Baltimore, un gros baveux répondant au doux nom d’Alcatraz… et au premier jupon qui passe, pfff ! Oublié les bonheurs simples d’une existence si morne. 

Il poursuit la belle dans une affaire assez complexe. Une belle intrigue même, tortueuse à souhait - juste assez pour ne pas perdre le lecteur sans pour autant le laisser entrevoir le pot-aux-roses. Qu’on ne se méprenne pas, la trame n’a rien de révolutionnaire ; c’est même peut-être un poil classique pour les adeptes du genre. Mais l’histoire se tient, et prend une belle ampleur. 

Voilà en fait un polar qui ne néglige rien. 

Ni le scénario, bien ficelé, et doté de quelques trouvailles qui méritent vraiment le détour.

Ni l’ambiance, ni le style, ni l’humour et les scènes cocasses. 

Ni surtout les personnages qui donnent définitivement au roman toute sa saveur (mention spéciale à Julia « somptueuse, semi-nymphomane, quasi-bouddhiste et éternellement charmante ex-femme » de Hitch).

Ajoutez-y quelques réflexions bien senties (« Les chemises d’homme ont été créées pour les femmes. Il n’y a pas à tortiller. L’inverse ne fonctionne pas« ), emballé c’est pesé.

Quand à la suite des aventures, comment ne pas se laisser tenter ? Le croque-mort préfère la bière, Le croque-mort à tombeau ouvert… des titres pareils, ça ne devrait pas être permis.

Bonne plock à tous !

 

Le croque-mort à la vie dure (The Hearse you came in on), par Tim Cockey (2000), traduit de l’anglais (américain) par Claire Breton, aux éditions Alvick (Seuil), série Policiers, 402 p., ISBN 2-02-078814-4.



L’héritage des Templiers

Ne me demandez pas pourquoi j’ai été apaté par ce bouquin… les légendes éculées feront toujours vendre avec des buses comme moi.

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Remarquez, la couverture aurait du me mettre la puce à l’oreille. L’éditeur a pris soin d’indiquer qu’il s’agit d’un « maître du genre » pour… Dan Brown. Ah. Voilà…

Reprenons. L’héritage des Templiers serait, à s’en tenir encore une fois à la couverture, un « thriller historique ». Hem, faut voir.

Pour l’historique, ok. La came est au rendez-vous. Jusqu’à l’overdose parfois - et pourtant je ne suis pas du tout réfractaire. Les théories développées ne sont d’ailleurs pas inintéressantes. Les propos sont plus fins et mieux documentés que ceux de Da Vinci Code (la bonne blague !). Ils réjouiront même probablement les addicts du Google groupe   »Le grand complot existe, je l’ai vu », « Tremble Vatican ! » en option.

Mais un thriller ? Ah ?? Ah ??? Le rythme est lent lent lent, l’intrigue peine, les révélations se font terriblement attendre et ne sont finalement pas folichonnes… par exemple, le coup du mort-pas-vraiment-mort, pouah ! Quant aux scènes d’actions… j’en ai vu des plus convaincantes dans Walker Texas Ranger. Hé ouais.

Bref. Il est des polars qui m’ont conduit à de véritables nuits blanches, si vous saviez (mais je pense que vous savez !!). Or, ma mine fraîche de ces derniers jours vous en dira tant.

Au final, j’ai eu une bien désagréable sensation. Celle d’avoir lu, sans le savoir, une thèse de doctorat en histoire des idées politico-architecturo-religieuses, mention croisades et GPS, estampillée passable et recyclée en pompe à fric… Gogo le dodo ? Grrrr…

Bonne plock à tous !

 

L’Héritage des Templiers (The Templar Legacy), par Steve Berry (2007), traduit de l’anglais (États-Unis) par François Smith, aux éditions Le cherche midi, 566 p., ISBN 978-2-7491-0859-9 (existe en poche chez Pocket : ISBN 978-2-266-16958-5).



L’affaire Jane Eyre

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En voilà un titre pas bien affriolant. Car pour certains, dont moi !, Jane Eyre, ça sent la naphtaline et le mièvre comme on n’en fait plus… Heureusement que je n’avais rien d’autre à lire ce soir là. Sans la forte dose de résignation qui m’a alors envahi et conduit à me saisir du livre (tout en me maudissant d’avoir mis 1€ là-dedans et de l’avoir transporté pendant tout un après-midi de brocante), ce blog n’existerai pas. Vous tremblez ? Moi aussi. 

D’abord, L’affaire Jane Eyre, ça n’est pas Jane Eyre. D’ailleurs, on peut lire le premier sans avoir lu le second (ce qui est bien mon cas… aïe, pas sûr qu’avec cet aveu, vous me jugiez encore digne de tenir un blog littéraire ; mais j’ai lu – et aimé – Bel  Ami, alors, un partout balle au centre). Bon, du roman de l’aînée des soeurs Brontë, il est évidemment question, et je ne dis pas que parfois, on ne s’imagine pas qu’on rate certainement un truc. Mais ça reste extra-ordinairement savoureux. Foi de Pickwick, et avec ou sans l’aide de Charlotte, vous allez vous régaler.

Ensuite, dodo ne saurait mentir, il faut vous accrocher pendant, disons, les 10 premières pages.  10 pages, peut-être 15, pendant lesquelles on se demande franchement ce qu’on fait là nom de nom, s’il n’y a pas un autre roman qui nous attend patiemment sur l’étagère, et surtout mais quelle est donc cette nouvelle drogue dont l’auteur fait discrètement mais indiscutablement l’apologie.

Passé ce flottement, bref mais probable, c’est la révélation : ce bouquin est tout simplement épatant. 

C’est qu’il faut se faire à l’idée que ce roman n’est pas tout à fait comme les autres. Le Conseil des genres a d’ailleurs longuement hésité entre « thriller littéraire » et « conte fantastique ». J’ai moi-même suggéré la catégorie des romans d’enquètes littéraires dans un monde absurde – à moins que ce ne soit l’inverse - mais passons.

Thursday Next, c’est un peu la fille cachée de Lewis Caroll et d’Orson Wells. Pour employer une technique éculée, mais non moins efficace, imaginez la recette suivante : transportez le Pays des Merveilles en 1984 ; invitez Terry Gilliam, les 4 Fantastiques, et bien sur, une certaine Jane ; ajoutez un adorable dodo de compagnie (plock !), remuez, humez, dégustez, et vous comprendrez mon engouement pour le plus formidable des romans qui m’ait été donné d’ouvrir dernièrement.

Bonne plock à tous !

 

L’affaire Jane Eyre (The Eyre Affair), par Jasper Fforde (2001), traduit de l’anglais par Roxane Azimi, aux éditions 10-18, collection Fleuve Noir, « Domaine étranger », 410 p., ISBN 2-264-04207-9).



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