Swap Star Wars : le dénouement !

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Tintintintiiiiiiiiiin, tiiiiin, tintintintintiiiiiiiiiiiiiiiiiin-tin…

Il y a bien longtemps, dans une lointaine galaxie…

… la Princesse Petite Etoile sadique enregistrait un message dans le cortex d’un droïde à destination d’un dodo : « Han Solo a besoin d’un partenaire dans ses nouvelles missions ! ». Et pour répondre aux besoins de la lutte, la Princesse a pensé à tout ! Elle a fait parvenir « un colis contenant nombre d’informations capitales sur cet homme » ! 

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D’abord, un dossier fort utile pour mieux le connaître – deux titres de la trilogie Han Solo d’A. Crispin – mais aussi un rappel de notre première rencontre – le DVD de l’épisode IV « Un nouvel espoir »…

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La princesse a également joint du ravitaillement en nombre (et ce n’est pas peu dire : des roulés à la cannelle – hummmmm – et près d’une livre de bonbons !), sans oublier une figurine à l’effigie de notre héros du jour ! Enfin, parce qu’elle est certaine que la mission sera menée à bien, la Princesse a d’ores et déjà joint le « cadeau d’encouragement pour les futures missions » : un mug personnalisé !

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A la Princesse Petite étoile sadique : MERCI ! Qu’est-ce que j’ai pu soupirer d’aise à l’ouverture du colis ! Et là encore, à revoir tous ces paquets… Je me suis régalée au sens propre et figuré – sans compter le fait que ce blog a pris au moins twelve points dans le glamour grâce à toi !

Et un immense merci à The Bursar qui a organisé ce voyage intergalactique !   

Bonne plock à tous !



Des Hommes, par Laurent Mauvignier

index.jpeg « Et puis elle fermera les yeux pour ne plus voir, et elle verra toujours plus« .

Puisqu’il m’est très difficile de présenter ce roman qui m’a vraiment bouleversé, je m’en remets sagement au quatrième de couverture. « Ils ont été appelés en Algérie au moment des « événements », en 1960. Deux ans plus tard, Bernard, Rabut, Février et d’autres sont rentrés en France. Ils se sont tus, ils ont vécu leurs vies. Mais parfois il suffit de presque rien, d’une journée d’anniversaire en hiver, d’un cadeau qui tient dans la poche, pour que, quarante ans après, le passé fasse irruption dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir le nier »

Voilà un texte fort, un texte extrêmement puissant qui m’a secoué comme rarement. Une lecture coup de poing que je n’oublierai pas de sitôt, si tant est que je puisse l’oublier un jour. Voilà un récit suffocant, de ces récits qui prennent à la gorge et ne vous lâchent plus.

Et pourtant ce n’était pas gagné. Je craignais bien sûr le style. Les premières pages sont obscures, et, décontenancée, j’avance par tâtonnements dans le récit particulier de Laurent Mauvignier. Un parlé enivrant, des phrases parfois versées comme une litanie, tronquées, amputées, comme des mots qui ne sortent pas, trop difficiles à prononcer. Je me demande même à plusieurs reprises, dans les 50 ou 70 premières pages, si je vais pouvoir continuer.

Et puis… le déclic. C’est l’emballement, je ne peux plus m’arrêter. Une fois dompté, le récit devient hypnotique. Une lecture qui devient alors très difficile d’interrompre, une lecture qu’il est urgent de reprendre, en dépit du malaise, du vertige et parfois de l’aversion que les personnages peuvent susciter.

Pour approcher ce roman dont il est finalement très difficile de parler, cette page des éditions de Minuit qui reprend des entretiens avec l’auteur et les premières pages du roman (dans un format PDF que je ne peux malheureusement pas insérer ici) et un petit extrait :

« Je me souviens de comment nous on sillonnait la ville et comment soudain la ville n’était plus la même, tous ces gens qui d’un seul coup laissaient devant nous, sans peur, enfin sans peur, échapper une joie qu’ils avaient sur le coeur et que rien ne retenait plus, un peuple entier debout et fou de liberté, tout à coup, comme si en les regardant on était face à ce que nos parents avaient connu un peu moins de vingt ans avant, quand les Allemands ont quitté la France, ce bonheur, la liesse, le grand bonheur dont est capable la foule quand elle déborde d’elle-même, je me souviens de ça, l’émotion si folle, si belle, des Algériens.« .

Un immense merci à Reka de faire voyager ce livre qui poursuit sa route chez Clara : les avis – enthousiastes – de Plaisirs à cultiver, Caro[line] et Brize, et ainsi que ceux – plus mitigés, notamment en raison du style – de Reka, Sylire et Constance. C’est un coup de coeur pour Gambadou, Val et Aurore ! Et d’autres avis recensés sous le très beau billet d’InColdBlog.

Bonne plock à tous !.

Des Hommes, par Laurent Mauvignier (2009), aux éditions de Minuit (2009), 281 p., ISBN 978-2-7073-2075-9. 



Girl meets boy, par Ali Smith

  En haut de la pile   « C’est à cause des Spice Girls« 

Il en fallait bien une… première déception, au milieu de ces petits bijoux de la rentrée littéraire. Grosse déception même. Ennui, incompréhension et irritation ont tour à tour ponctué ma lecture. Girl meets boy ? Un « conte militant » selon le quatrième de couverture. Voici l’histoire de Midge et d’Anthea, deux soeurs qui cohabitent et travaillent au service  marketing et communication d’une multinationale. Deux soeurs proches donc, jusqu’à ce qu’Anthea rencontre quelqu’un dont elle tombe amoureuse  – car ce quelqu’un, au grand désarroi de Midge, est une fille.

L’écriture est certes rythmée, mais elle est surtout  tendue, décousue et propice à la confusion. Je n’accroche pas, ou du moins pas longtemps. J’ai même peiné pour arriver au terme de ces… 140 pages (ah !), c’est dire. J’espérais un embryon d’enthousiasme qui n’est jamais venu. Parce que loin de cette plume qui se veut moderne, l’histoire m’a semblé vraiment  (et heureusement) dépassée.   

Ce sont les propos d’un autre âge qui m’ont surtout laissé dans une grande perplexité. Des propos d’une violence et d’une stupidité affligeante, prêtés à Midge lorsqu’elle découvre la relation de sa soeur. Le lecteur est donc invité à suivre cette « réflexion », qui sera  d’ailleurs partagée par d’autres personnages, pendant… trop longtemps. Heureusement, comme dans les contes, le personnage va bien finir par évoluer – ouf, la (contre)morale est sauve. Hum.

Sincèrement, je n’ai pas compris l’intérêt d’insister, lourdement de surcroît, sur l’opinion de ces personnages. S’agissait-il de rendre compte de la persistance des discours réac’ dans la société actuelle ? Ou bien de démontrer que les crétins finis ne sont pas incurables puisqu’ils finissent, du moins certains, par changer ? 

Particulièrement difficile m’a semblé un passage dans lequel sont retranscrites les pensées de Midge faisant son footing – extraits :

« (Je ne peux pas arriver à dire ce mot.)

(Seigneur. C’est pire que le mot cancer.) (…)

(Ma soeur va avoir une vie misérablement triste.) (…)

(Je risque de devoir déménager.)

(Ce n’est pas grave. Pas grave. Si je dois déménager, j’ai assez d’argent pour.)« 

Voyez que je n’exagérais pas… Heureusement, la rentrée littéraire nous réserve d’autres choses bien plus belles !

Spécial Rentrée littéraire

Bonne plock à tous !

Girl meets boy (Girl meets boy), par Ali Smith (2007), traduit de l’anglais par Laetitia Devaux, aux éditions de l’Olivier (2010), 138 p., ISBN 978-2-87929-711-8.



Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, par Mathias Enard

  En haut de la pile « Prends un peu de ma beauté, du parfum de ma peau.« 

Michel-Ange arrive à Constantinople en 1506. Il a été invité par le sultan à concevoir un pont qui doit unir l’Orient et l’Occident en enjambant la Corne d’Or, projet initialement confié à Léonard de Vinci qui l’a abandonné. Il a conscience qu’en se trouvant là, il risque les foudres du pape Jules II, ennemi du sultan et pour lequel il n’a pas terminé l’édification du tombeau qu’il a promis. Et puis, Michel-Ange le sait : il est un sculpteur, un peintre, un artiste déjà reconnu pour son David et pour sa Piéta ; mais il n’est pas un architecte…

Que dire de ce roman, si ce n’est que c’est peut-être, grâce à son écriture, l’un des plus beaux textes qui m’ait jamais été donné de lire ? Et pourtant, l’on ne peut pas dire que le sujet était a priori de ceux que j’affectionne – les peintres de la Renaissance n’ont jamais été mon credo… oui, pfff, je sais je sais – alors imaginez un peu ma surprise de m’être laissée totalement happer par ce récit  – que dis-je – par ce voyage prodigieux !

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants est d’abord une histoire, une belle histoire inspirée de faits réels, qui invite à découvrir un homme et ses tourments : le projet qui l’attend est immense, mais il a heureusement à ses côtés le poète Mesihi, l’ami et l’admirateur, dont l’amour attend d’être partagé. C’est ensuite un tableau magnifique, un témoignage sur Constantinople, une ville bouillonnante à la croisée des mondes et des cultures, en particulier européenne. C’est enfin et surtout un hommage à la création, à l’art et à la beauté, un récit magistral sur la formation du regard et sur la constitution d’un esthète de génie.

Mais ce qui rend ce roman inoubliable, c’est je crois la virtuosité de plume de Mathias Enard : une plume exquise, enivrante, d’une musicalité incroyable, où chaque mot, chaque phrase se lit et se relit par pure gourmandise ; une plume d’une grande sensibilité qui m’a fasciné tout au long de ma lecture et qui a même provoqué de vrais frissons. Choisir un extrait plutôt qu’un autre a été un véritable crève-coeur… si celui-ci a emporté mon adhésion, c’est peut-être qu’il n’est pas loin d’exprimer mon propre sentiment au cours de ma lecture.

« Petit à petit, assis en tailleur sur ses coussins, Michel-Ange se sent envahi par l’émotion. Ses oreilles en oublient la musique, alors que c’est peut-être la musique elle-même qui le plonge dans cet état, lui fait vibrer les yeux et les emplit de larmes qui ne couleront pas ; comme dans l’après-midi à Sainte-Sophie, comme chaque fois qu’il touche la Beauté, ou l’approche, l’artiste frémit de bonheur et de douleur mêlés« . 

Un grand merci à Amanda pour m’avoir donné envie de lire ce roman sublime dont un extrait est visible ici et qui, comme elle le suggérait, recevrait un prix que cela ne m’étonnerait pas… Pour Gwenaelle, son seul défaut est d’être trop court (oh que oui ! On aimerait que le voyage ne s’arrête jamais !) et je ne suis pas loin de partager le coup de coeur de La Ruelle bleue !

Spécial Rentrée littéraire

Bonne plock à tous !

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, par Mathias Enard (2010), aux éditions Actes Sud (2010), 154 p., ISBN 978-2-7427-9362-4. 



Purge, par Sofi Oksanen

purge.jpeg « Les souffrances se lavent dans la mémoire« .

Aliide, la vieille Aliide, vit recluse dans la campagne estonienne. Méfiante, elle va pourtant recueillir Zara, jeune femme déguenillée et manifestement violentée, qui a atterri devant sa porte. Et voilà ces deux femmes face à face avec elles-mêmes ; deux femmes liées par des secrets qui les dépassent – mais elles ne le savent pas encore ; deux femmes confrontées aux horreurs de leurs temps – deux temps qu’a priori tout oppose : le temps de l’invasion russe à la fin de la seconde guerre d’une part, le temps de la chute de l’empire et du chaos post-soviétique d’autre part. Deux femmes qui ont fait de petits rêves trop grands pour elles – et qui en payent le prix.

Voilà de la littérature contemporaine comme je l’aime purement et simplement : un roman aux dimensions historiques fortes et aux résonances actuelles plus puissantes encore. Purge est un roman à l’image de la maison qui sera le cadre principal du récit : de construction solide et ferme, mais qui recèle sa part d’ombre, ses souvenirs enfouis, ses portes dérobées qui vont s’ouvrir dans un cri. Un roman de la terre pour un récit fougueux, intense, douloureux, et une lecture prenante – à la gorge, aux tripes même – dont chaque interruption était un déchirement. 

L’écriture est ciselée, pugnace même. Elle fait alterner les faits et les pensées, les gestes, les doutes, les actes, les interrogations, les mouvements et les révélations. Parce que ces deux femmes qui ne veulent pas se souvenir se souviennent quand même, parce qu’on ne peux pas échapper à soi-même, et parce qu’il faut bien réparer ce que l’on a détruit. Tout simplement bouleversant.

« Pour Aliide, la peur était censée appartenir à un monde révolu.Elle l’avait laissé derrière elle et ne s’était pas intéressée le moins du monde aux jets de pierre. Mais maintenant qu’il y avait dans sa cuisine une fille qui dégoulinait de peur par tous les pores sur sa toile cirée, elle était incapable de la chasser de la main comme elle aurait du le faire, elle la laissait s’insinuer entre le papier peint et la vieille colle, dans les fentes laissées par des photos cachées puis retirées. La peur s’installait là, en faisant comme chez soi. Comme si elle ne s’était jamais absentée. Comme si elle était juste allée se promener quelque part et que, le soir venu, elle rentrait à la maison« .

Les avis de La Ruelle Bleue, d’Aifelle et de Bene.

Spécial Rentrée littéraire.  

Bonne plock à tous !

 

Purge (Puhdistus), par Sofi Oksanen (2008), traduit du finnois par Sébastien Cagnoli, aux éditions Stock (2010), 395 p., ISBN 978-2-234-06240-5.

 



Mini-PAL de la rentrée littéraire 2010

Spécial Rentrée littéraire

Pour la rentrée littéraire, j’avais promis de rester – ahem, oui oui – sage et raisonnable… c’était sans compter les titres tentateurs qui se sont multipliés ! D’où mon adhésion au Challenge 1% repris par Schlabaya – avec au programme, les titres suivants :

- Purge, par Sofi Oksanen ;

- Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, par Mathias Enard ;

- La couleur des sentiments, par Kathryn Stockett ;

- Girl meets boy, par Ali Smith ;

- Corpus Deliciti – Un Procès, par Juli Zeh.

Vous l’aurez peut-être noté, il manque encore 2 titres pour atteindre les fameux 1%… mais quelque chose me dit que je vais certainement trouver mon bonheur sur les blogs !

Bonne plock à tous !



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