Juliet, Naked, par Nick Hornby 1 août
« Si les toilettes pouvaient parler, hein ?«
Le quatrième de couverture est pertinent, alors profitons-en ! « A Gooleness, petite station balnéaire surannée du nord de l’Angleterre, Annie, la quarantaine sonnante, se demande ce qu’elle a fait des quinze dernières années de sa vie… En couple avec Duncan, dont la passion obsessionnelle pour Tucker Crowe, un ex-chanteur des eighties, commence sérieusement à l’agacer, elle s’apprête à faire sa révolution. Un pèlerinage de trop sur les traces de l’idole et surtout la sortie inattendue d’un nouvel album, Juliet, Naked, mettent le feu aux poudres. Mais se réveiller en colère après quinze ans de somnambulisme n’est pas de tout repos ! Annie est loin de se douter que sa vie, plus que jamais, est liée à celle de Crowe qui, de sa retraite américaine, regarde sa vie partir à vau-l’eau… Reste plus qu’à gérer la crise avec humour et plus si affinités… »
Le sujet originel, c’est donc une banale crise de la quarantaine. Car Annie réalise que depuis 15 ans, elle partage sa vie avec un pauvre type, du genre crétin-fanatique-suffisant et qu’en définitive, elle n’a pas fait grand chose de son existence, largement vécue dans l’attente et la procuration. Mais par-delà ce réveil soudain dans un couple qui bât de l’aile, Nick Hornby entraîne le lecteurs sur un certain nombre de questions existentielles, et touche ainsi du doigt des thèmes contemporains et plus délicats qu’il n’y parait.
Des choses légères, il y en a. Et des choses plus sérieuses, il y en a aussi, mais toujours racontées de manière légère – tout pour faire mon bonheur quoi. L’obsession qui vire à l’idolâtrie, la fin des rêves de jeunesse, les travers d’internet, et la difficulté à refaire sa vie. Mais aussi la question de la parentalité, ratée ou tardive avec les angoisses d’un petit garçon qui anticipe sur la disparition de son père. Et enfin, la légitimité ou l’autorité de la critique d’art – car Duncan va apprendre à ses dépens que « toute opinion est valide« .
Autres sources de réjouissances, les personnages – courageux et pitoyables, peu importe, ils sont tous attachants dans leur manière d’avoir raté leurs vies – et le cadre : l’ambiance dépeinte par Nick Hornby dans cette petite station balnéaire oubliée sur la côte anglaise est délicieuse ; une bourgade dont l’heure de gloire a sonné depuis longtemps, et donc à l’image des personnages. Sans oublier ce ton, plein de sarcasmes et d’ironie, qui a même suscité une bonne poignée de vrais fous rire – comme ici, lorsque le garçon explique que son lapin mort est enterré dans le jardin :
« - Le lapin est enterré juste là, indiqua Jackson à Lizzie en désignant la croix en bois sur le bord de la pelouse. Papa ira à côté de lui, hein, papa ?
- Ouais, répondit Tucker. Mais pas tout de suite.
- Mais bientôt. Peut-être quand j’aurai sept ans ?
- Plus tard, dit Tucker.
- Bon. Peut-etre, concéda Jackson d’un ton dubitatif, comme si cette conversation avait pour but de réconforter Tucker« .
Bref, ma première rencontre avec Nick Hornby fût franchement réussie ! Une lecture vraiment plaisante, et qui, mine de rien, donne à réfléchir et à s’émouvoir avec une grande fraîcheur et une vraie finesse. Encore un grand merci à Esmeraldae qui m’a permis de gagner ce livre !
Lu dans le cadre d’une lecture commune sur Nick Hornby organisée avec Lou (qui a lu Speaking with the Angel) et à laquelle se sont joint Mango et Hilde (avec Slam) Kikine et DF (avec Juliet, naked), La Nymphette (avec Bonté mode d’emploi) et d’autres encore peut-être (j’actualise dans la journée !)
Les nombreux avis sur Juliet, naked recensés chez BOB !
Bonne plock à tous !
Juliet, Naked (Juliet, Naked), par Nick Hornby (2009), traduit de l’anglais par Christine Barbaste, aux éditions 10-18 (2010), 314 p., ISBN 978-2-264-05083-0.
L’Ogresse 1 août
Rien dans ce roman ne m’attire (et je me force depuis un moment en lisant les billets de la blogo) mais je n’arrive pas a m’y interesser. J’ai lu plusieurs livres de Nick Hornby, jamais de coups de foudre, une lecture plus ou moins agreable. J’ai lu ‘A propos d’un garcon’ apres avoir vu le film…et j’ai prefere le film ! Meme chez toi, avec ce billet, je ne detecte pas un enthousiasme incontrolable…
Hilde 1 août
Nick Hornby traite souvent des sujets graves avec légèreté. On dirait que c’est une constante dans ses romans. Slam ne fait pas exception. C’est un roman agréable à lire, distrayant, certaines situations sont assez drôles.
clara 1 août
Un très bon souvenir de lecture !
Ah oui, les gâteaux étaient délicieux…
Emilie 1 août
Je possède justement celui-ci dans ma Pal mais j’attends un peu pour le lire
Kikine 1 août
J’ai aimé aussi certaines réflexions sur les origines du succès, la notion de paternité, les relations qui s’enlisent, le quotidien dans un couple .. et j’en passe mais, comme tu l’a lu, j’ai trouvé ça trop déprimant en fait … comme si les personnages ne se prenaient vraiment pas en main et ça m’a agacé
keisha 1 août
Après abandon de Slam, ce roman ci m’a beaucoup plu!!!
Manu 1 août
Eh bien, moi j’avoue que Nick Hornby me laisse de marbre. Et lire autant de billets sur lui, c’est rude
Trêve de plaisanterie, celui-ci je l’ai refusé quand on me l’a proposé, je vais pas changer d’avis maintenant
Cynthia 1 août
Je l’avais beaucoup aimé aussi ! Mon billet pour cette lecture commune sera publié en retard, sans doute demain :/
Anne Sophie 1 août
je ne connais pas, je le note
Ingannmic 2 août
Je n’ai lu qu’un roman de cet auteur, dont je ne me souviens même pas du titre (un truc du style « Vous descendez ? ») qui m’a dissuadée de retenter l’expérience !
Je l’avais trouvé complètement creux…
Pickwick 2 août
@ L’Ogresse : oups, peut-etre ai-je mangé mon pain blanc avec Hornby ? J’ai cru comprendre que c’était l’un de ses meilleurs, ce que tu en dis me conforte. Pas de coup de coeur inoubliable, tu l’as bien vu mais une vraie bonne lecture, certainement car je n’en attendais pas tant d’ailleurs ! Les thèmes abordés sont vraiment sympas, mais je n’insiste pas davantage, je ne suis pas certaine qu’il le vaille non plus
@ Hilde : ah c’est sa touche alors ? Merci pour l’info, ça me permet de savoir si je continue ou pas. Je dois dire que le thème de Slam ne m’attire pas plus que cela a priori, mais pourquoi pas en fait ? Je file voir les billets !
@ Clara : oui, un bon souvenir également, certains passages m’ont vraiment fait rire Et génial pour les gâteaux
@ Emilie : lorsque tu auras envie / besoin d’une lecture légère, n’hésite pas, ce sera le bon j’espère !
@ Kikine : c’est vrai que tout cela n’est pas gonflé d’espoir, mais cela ne m’a pas trop dérangé. Mais je comprends car je n’aurai pas pensé que c’était si sombre (relativement hein!). Et les personnages ne sont pas un modèle de détermination, on est bien d’accord !
@ Keisha : cela me confirme que c’est certainement l’un de ses meilleurs ! Pas sur que je renouvelle l’expérience alors, à voir !
@ Manu : ah si ce n’est pas un auteur que tu apprécies, aucun regret ! Je suis très heureuse d’avoir « fait sa connaissance », mais je ne suis pas non plus pressée d’aller plus loin avec lui. Par exemple, le fait de ne pas en savoir davantage sur les personnages (leur enfance par exemple) m’a un peu manqué… ce n’est pas Irving quoi !
@ Cynthia : pas de problèmes, je te rajoute dès que possible !
@ Anne-Sophie : Juliet naked a un peu envahi les blogs, mais l’opération marketing n’était pas volée, il est très sympa
@ Ingannmic : merci pour le conseil, je ne note pas ce titre alors ! Bon, ce n’est clairement pas du Zweig par exemple, ni dans le style, ni dans la profondeur, mais ce titre là reste agréable à lire, et moins « facile » qu’il ne parait (en tout cas que j’imaginais). Tu pourrais réessayer avec celui-ci, il semble que ce soit l’un de ses meilleurs !
lou 2 août
hop ! j’ai actualisé mon billet
Marie 2 août
J’hésite pour ce roman car je lis tout et son contraire à son sujet !…
Pickwick 2 août
@ Lou : super, je file voir ça et j’actualise dès que possible ! Et merci !
@ Marie : les avis sont globalement enthousiastes il me semble ! Je crois qu’il faut le lire sans trop d’attentes en tout cas, il peut alors être très sympa !
mango 3 août
Comment se fait-il que je n’avais pas encore lu ton billet? Où étais-je donc dimanche? Je viens de rediriger le lien que j’avais mis vers ton blog sur cette lecture commune! Contente que ce livre-là aussi t’ait bien plu comme à moi! J’aime décidément beaucoup cet auteur!
DF 3 août
Merci pour le clin d’oeil! Ce fut une lecture commune assortie d’une découverte pour moi, avec un peu d’avance sur tout le monde, partenariat oblige…
Cynthia 4 août
Voici enfin le lien vers mon billet : http://contesdefaits.blogspot.com/2010/08/haute-fidelite-nick-hornby.html
Celine 4 août
J’ai adoré ce roman. Ce fut mon premier Nick Hornby, mais ça ne va certainement pas être le dernier !
Maeve 5 août
Je l’ai noté et surligné… Peut-être que quand j’aurais le temps de le lire il sera sorti en poche, mais j’ai bien l’intention de le faire, j’en ai trop entendu parler !