40 ans, 6 morts et quelques jours…, par Victor Rizman

9782953346107.gif « La situation n’a pas changé, mais je la vois littéralement sous un autre jour et je l’accepte« .

Pour présenter ce roman, on peut bien sûr faire dans le classique, en reprenant la présentation de l’éditeur : « un publicitaire, père de famille sans histoire, décide de changer de vie au seuil de ses quarante ans et pour s’interdire tout retour en arrière, commet l’irréparable en devenant serial killer. La mise en scène commence, entraînant un journaliste de second plan mais à l’univers pour le moins étrange et un flic revenu de tout. 3 hommes, 3 histoires, un seul et même tourbillon qui les entraîne dans le sillon de la vie. Le temps de compter jusqu’à 6, et leur vie aura changé. Au-delà de l’intrigue policière, un roman au coeur de la communication, explorant les limites de la manipulation. Une histoire d’hommes qui doutent et qui cherchent mais qui ne s’épargnent pas leur introspection« .

Mais on peut aussi faire dans le moderne, en insérant la vidéo, à l’image du roman et vraiment bien foutue.

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Le narrateur est un type ordinaire, qui, un beau matin – ou plutôt un soir en sortant les poubelles – réalise qu’il n’en peut plus. Sa carrière, sa famille, tout cela n’a plus beaucoup de sens. Commence alors une double vie, une nouvelle vie même, qui va lui permettre d’exprimer sa profonde misanthropie.

L’ensemble des personnages qui gravitent autour du narrateur sont d’une justesse épatante : sa famille, ses relations professionnelles… les personnages de Sanglar – le journaliste – et de Schmitt – le flic – m’ont pourtant semblé plus lointains. Ces chapitres alternatifs sont moins convaincants, plus confus, j’avais hâte (vraiment hâte, et c’est certainement bon signe !) de retrouver le narrateur.

L’autre source de réjouissance, c’est l’écriture de Victor Rizman : un beau phrasé, percutant, d’une grande finesse. L’auteur est capable de mettre en lumière le moindre travers, de sublimer les petites choses du quotidien – ou plutôt  d’en  montrer le côté abject – et de saisir littéralement le lecteur avec le carrelage d’une cuisine, une réunion clientèle ou une cafétéria de troisième zone.

Voilà enfin un roman qui m’a bluffé par la qualité de son intrigue. Après des débuts un rien poussifs, la trame devient palpitante. Et surtout, quel dénouement ! Tout simplement époustouflante, la fin m’a scotchée comme rarement. Un polar non conventionnel, loin du pur divertissement. Largement de quoi séduire les amateurs du genre, mais aussi, certainement, bien au-delà. Car il est question de meurtres et de leur traque journalitistico-policière, mais il est aussi une vraie chronique sociale, un regard fort sur la folie ordinaire et une réflexion amère sur la société de l’internet.

Bonus avec le site de l’auteur, qui précise que 40 ans, 6 morts et quelques jours… est composé de 68% de curiosité, 80% de cynisme, 67% d’humour noir, 72% de suspens, 100% de remise en question et 0,7% de femme à poil… et il n’y a pas tromperie sur la marchandise !

Bref, un grand merci aux éditions Emotion-works pour cette découverte, et à Cynthia pour avoir attiré mon attention sur ce livre ! Egalement les avis de Mango, Clara, Sandrine, Saxaoul… 

Bonne plock à tous !

40 ans, 6 morts et quelques jours…, par Victor Rizman (2009), aux éditions Emotion-Works, 290 p., ISBN 978-2-9533461-0-7. 



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