Hush, par Kate White

9782501066525.jpg « Contente-toi d’en venir au fait, eut-elle envie de hurler« .

C’est ce qui s’appelle un quatrième de couverture emphatique. « Au matin de sa première nuit avec le Dr Keaton, avec qui elle travaille dans une clinique d’insémination artificielle, Lake Warren s’éveille au côté d’un cadavre. C’est le début de sa descente aux enfers. Pour ne pas risquer de perdre la garde de ses enfants, elle doit se taire, mentir à la police et découvrir elle-même la vérité. Bientôt, d’inquiétants indices viennent – littéralement – s’amonceler devant sa porte. Lake comprend alors qu’elle dangereusement proche des secrets sordides de la clinique et de Keaton. Mais peut-elle encore faire machine arrière ?« .

Pourquoi cette lecture ? Parce que c’est désormais acquis : je suis crédule. A la vue du quatrième de couverture, j’y ai cru. Et quand il m’a fallu choisir un livre  (un seul, vu la taille des bagages à main autorisés par EasyJ*t), j’ai suivi les recommandations « il te faut un polar facile pour ton premier voyage en avion ». Le conseil était judicieux, mon choix beaucoup moins.

Bon, je vais étayer mon (res)sentiment. Et de commencer par le point positif : l’intrigue. Qui dit positif ne dit pas parfait – c’est somme toute très relatif, comparé aux nombreux écueils de ce thriller… Mais je ne suis pas dupe du fait que Kate White a exploité – sans grande subtilité pour que je m’en aperçoive ! – le fameux système du page-turner : des chapitres courts, se terminant sur un embryon de rebondissement ou un début d’éclaircissement, qui donnent envie de savoir, eh oui, mais qu’est-ce qu’y va-t-y donc se passer ensuite, on se le demande. L’enquête avance vite et c’est tant mieux.

Car venons-en aux choses qui fâchent – soit tout le reste. L’ambiance ? Inexistante.  Le  style ? Insipide. Les personnages ? Caricaturaux (les médecins sont arrogants, les infirmières bécasses, les flics méchants, et son héros plus beau en vrai qu’en photo). Le dénouement ? L’histoire est moche, mais de là à la qualifier de « sordide »… Mais Kate White n’a pas oublié une bonne dose de discours réac’ sous des airs de ne pas y toucher et une happy end facile.

Et puis, et puis, le personnage central : une new-yorkaise chicosse, la quarantaine bien fraîche malgré son divorce (ça nous change des trentenaires célibataires… enfin, si peu), car son mari l’a quitté brusquement – l’affreux jojo. Mais rassurez-vous, Lake nous fait régulièrement part des sentiments qu’elle a pour lui – ou pas – ou plus. Ouf. En fait, rien ne manque au tableau : deux enfants en camp de vacances à qui elle écrit tous les jours (comme c’est mignon), un chat dont elle prend grand soin (bref, la mère parfaite), une garde-robe que l’on finit par connaître dans le détail et une meilleure copine pot-de-colle mais un peu garce sur les bords quand même.

Une lecture somme toute pas si désagréable, mais vraiment plate, qui aura eu au moins un mérite : me conforter dans l’idée que la chick-lit n’est définitivement pas ma tasse de thé, même enrobée d’un suspens grossier. Et ce thriller à l’eau-de-rose de se terminer sur cette phrase toute en profondeur : « Ses yeux rencontrèrent les siens et elle lui sourit« . Voilà voilà…

Je remercie quand même la Team de 49799387p.png et les éditions Marabout pour ce partenariat ! Ce roman, qui trouvera certainement son public, peut s’avérer idéal pour une lecture de plage, mais je me suis clairement méprise dans mon choix.

Bonne plock à tous !

Edit du 23/06 et + : les avis sont partagés… positif pour Sybille et Mango, ce fut même un coup de coeur pour  Lily et MyaRosa. En revanche, June, Mélo, Lecoinlittéraire et Jostein sont plus mitigés, tandis que Valérie, Emiloutre et Celsmoon partagent ma déception (ouf, je me sens moins seule !). D’autres avis chez BOB

Hush – Ce que vous ne dites pas peut vous tuer (Hush), par Kate White (2010), traduit de l’anglais (États-Unis) par Armelle Santamans, aux éditions Marabout, collection Girls in the City (2010), 381 p., ISBN 978-2-501-06652-5.



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