Le livre virtuel : un test peu concluant ! 19 juin
La presse en avait parlé ici ou là. Ce vendredi, je n’ai donc pas été surprise de trouver dans la newsletter du Monde… un polar. Plus précisément un feuilleton, car Muti, de Caryl Férey, est un court récit découpé en différents « épisodes »- et non chapitres, le vocabulaire choisi est déjà un révélateur.
En quelques mots, il est ici questions deux collègues, flics et amants, chargés d’enquêter sur la disparition du joueur vedette des Bafana Bafana, à quelques jours de l’ouverture de la Coupe du Monde. Mais assez parlé du fond, sur lequel je ne peux pas me prononcer : mon test fut de courte durée – et voilà pourquoi.
Premier problème : pour défiler à l’écran, le texte est découpé à l’extrême. Une phrase, deux phrases, trois ou quatre dans le meilleur des cas… c’est bien court pour se plonger littéralement dans l’histoire.
Certes, l’on peut accélérer le rythme de façon manuelle, ou opter pour la « version texte » (qui affiche la page à l’écran dans son intégralité). Mais, dans le premier cas, le procédé devient fastidieux (imaginer devoir tourner la page toutes les deux phrases…), et dans le second, le « visuel » perd tout son intérêt : la page envahit l’écran – et fait disparaître une grande partie du décor – et l’on retombe dans une lecture linéaire. Bref, je ne vois pas de quelconque plus-value.
Deuxième problème : il est beaucoup de suppléments, d’applications, de bonus – je ne sais comment les dénommer. Plus précisément, le « lecteur » ou le « visonneur » est invité à cliquer sur des petites boules blanches qui scintillent un peu partout sur l’écran. Chacune d’elle s’ouvre sur un « complément » : un article de presse, le passé d’un personnage, un historique des lieux… difficile de ne pas cliquer, ces éléments clignotent en permanence.
Or, plutôt que d’enrichir la lecture, ils se sont rapidement révélés comme de véritables parasites. Ils m’ont tout simplement fait perdre le fil, m’ont distrait et fait décroché de la trame elle-même. Non pas que ces éléments soient superflus sur le fond, mais ils m’ont semblé tout simplement gênants et contre-productifs.
Conclusion : cette expérience m’a fait penser à la naissance d’un genre nouveau : le polar entre livre et série TV. J’aime autant les premier que les seconds, et pourtant… pas de plus-value, et, bien au contraire, une lecture brouillée. J’ai abandonnée dès la fin du 2e épisode, je n’étais tout simplement plus dedans. Le test est donc peu concluant, pour ne pas dire frustrant : j’ai désormais hâte de pouvoir lire ce polar (qui m’a l’air glauque comme je les aime en plus !)
L’avis d’In Cold Blog.
« Muti », un polar de Caryl Férey à Cape Town
LEMONDE.FR | 20.05.10
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Bonne plock à tous !
keisha 19 juin
Je n’ai même pas réussi à ouvrir ce truc, bon en tout cas, je file vers mon bouquin de papier…
clara 19 juin
Je suis un peu dépassée…
Manu 19 juin
Je n’ai même pas envie d’essayer (suis-je déjà si has been ? ) LOL
L’Ogresse 20 juin
Pas tres convaincant tout ca…merci d’avoir joue les cobayes !
Librivore 20 juin
cela ne m’étonne pas ! Je ne suis vraiment pas attirée par ce type de média. J’ai déjà du mal avec l’écran de mon ordinateur. Mais j’aimerais essayer tout de même.
Pickwick 20 juin
@ Keisha : la bonne idée ! Au moins la lecture est fluide, continue, bref, agréable (du moins sur la forme
!)
@ Clara : honnêtement, je ne vois rien de bien révolutionnaire… une lecture illustrée ? ça n’est pas nouveau. Imagine un texte réduit à sa portion congrue (les faits) et où les descriptions sont en option… mouais, sans moi.
@ Manu : je dois l’être aussi ! Si c’est ça le livre de demain, je suis définitivement une fille du passé
!
@ L’Ogresse : j’aime les nouvelles expériences, mais là, ça n’a pas fonctionné. Et pis j’aime trop l’objet-livre et les libraires que je ne veux pas voir disparaitre – peut-etre cela a-t-il influencé mon jugement ? De toute façon, je n’ai jamais réussi à me plonger dans l’histoire, alors que je sens que je pourrai l’adorer, c’est encore plus terrible
!
@ Librivore : à essayer peut-etre pour pouvoir en parler en connaissance de cause ? J’ai aussi de trop mauvais yeux pour lire longtemps sur écran, alors qu’avec un livre, c’est rare que mes yeux me trahissent !
Amelie 20 juin
Hello
Je viens d’essayer – curieuse que je suis & j’ai deux romans de Caryl Férey dans ma PAL – et franchement test très peu concluant également… l’idée de départ est intéressante par contre: le concept intéractif, les sons & visuels, etc.
Et deux phrases par deux phrases, sans déconner, … ça ne va pas. Ca fait très jeu vidéo (quel public était-donc visé? les lecteurs/trices acharné/e/s dont nous sommes sont visiblement passé/e/s à côté) et du coup le texte n’est pas assez mis en valeur, dommage.
Par contre ça serait intéressant d’illustrer une nouvelle avec ce concept, un truc fini, pas trop long et pas rachitique non plus.
Merci pour ce billet en tout cas. Sans être réac’, je file me plonger dans mon bouquin avec une reliure, du papier qui sent bon, sur lequel on a du TEXTE!
x
Amélie
Lukes 20 juin
Rien ne vaut un livre au format papier. La texture, le toucher, la facilité de lecture, quelque chose qu’on peut lire sur un banc, dans un lit, en train, couché, assis, dehors, dedans…
Impossible pour moi de lire un livre à l’écran. Alors si en plus il faut cliquer partout, je n’ai même pas envie d’essayer. Je ne suis peut-être pas assez réceptif, allez savoir
In Cold Blog 20 juin
Je suis d’accord avec toi : cette expérience est quelques chose de nouveau plus proche du jeu video que de la lecture. La place laissée au texte est trop anecdotique pour qu’on s’y intéresse vraiment.
Pickwick 21 juin
@ Amélie : le texte, voilà tout à fait ce qui coince ! Pas le fond bien sur, mais dans la façon dont il est offert… et oui, tu poses la bonne question : il n’est pas certain que les gros lecteurs soient visés.
!
EN revanche, je n’ai pas davantage aimé les images (il m’a manqué de « voir » le cadre par les mots de l’auteur), que la musique. Je me demande même si elle n’a pas contribué à me distraire de ma lecture également, je suis de celle qui aiment lire en silence.
Mais je crois que l’on a eu le même réflexe après ce « visionnage » : un livre, vite
@ Lukes : rien ne vaut un livre, c’est tout à fait mon ressenti après cette expérience ! Ils ont joué à fond la carte interactivité, bien trop au final : ces petits bidules qui clignotent font perdre le fil et deviennent vraiment parasites – un peu comme des notes de bas de page à foison !
@ In Cold Blog : j’ai vu ta référence au jeu vidéo après avoir rédigé mon billet, et je la trouve très pertinente. Et le texte ne semblait pas être le souci premier des concepteurs !
Lilibook 21 juin
rien ne vaut un bon livre !
Pickwick 21 juin
@ Lilibook : c’est la conclusion qui s’impose après cette tentative ! Vivent les bons vieux livres à l’ancienne
!
Kikine 22 juin
J’aime ça quand tu te dévoues pour jouer les cobayes et faire des tests utilisateurs à notre place … je crois que je vais passer un peu mon tour pour le moment
Pickwick 23 juin
@ Kikine : héhéhé
! Tu peux toujours essayer mais je me permets une prédiction : je vois… je vois qu’au bout de quelques minutes, tu n’aura qu’une question : mais où est mon bouquin ? 