40 ans, 6 morts et quelques jours…, par Victor Rizman

9782953346107.gif « La situation n’a pas changé, mais je la vois littéralement sous un autre jour et je l’accepte« .

Pour présenter ce roman, on peut bien sûr faire dans le classique, en reprenant la présentation de l’éditeur : « un publicitaire, père de famille sans histoire, décide de changer de vie au seuil de ses quarante ans et pour s’interdire tout retour en arrière, commet l’irréparable en devenant serial killer. La mise en scène commence, entraînant un journaliste de second plan mais à l’univers pour le moins étrange et un flic revenu de tout. 3 hommes, 3 histoires, un seul et même tourbillon qui les entraîne dans le sillon de la vie. Le temps de compter jusqu’à 6, et leur vie aura changé. Au-delà de l’intrigue policière, un roman au coeur de la communication, explorant les limites de la manipulation. Une histoire d’hommes qui doutent et qui cherchent mais qui ne s’épargnent pas leur introspection« .

Mais on peut aussi faire dans le moderne, en insérant la vidéo, à l’image du roman et vraiment bien foutue.

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Le narrateur est un type ordinaire, qui, un beau matin – ou plutôt un soir en sortant les poubelles – réalise qu’il n’en peut plus. Sa carrière, sa famille, tout cela n’a plus beaucoup de sens. Commence alors une double vie, une nouvelle vie même, qui va lui permettre d’exprimer sa profonde misanthropie.

L’ensemble des personnages qui gravitent autour du narrateur sont d’une justesse épatante : sa famille, ses relations professionnelles… les personnages de Sanglar – le journaliste – et de Schmitt – le flic – m’ont pourtant semblé plus lointains. Ces chapitres alternatifs sont moins convaincants, plus confus, j’avais hâte (vraiment hâte, et c’est certainement bon signe !) de retrouver le narrateur.

L’autre source de réjouissance, c’est l’écriture de Victor Rizman : un beau phrasé, percutant, d’une grande finesse. L’auteur est capable de mettre en lumière le moindre travers, de sublimer les petites choses du quotidien – ou plutôt  d’en  montrer le côté abject – et de saisir littéralement le lecteur avec le carrelage d’une cuisine, une réunion clientèle ou une cafétéria de troisième zone.

Voilà enfin un roman qui m’a bluffé par la qualité de son intrigue. Après des débuts un rien poussifs, la trame devient palpitante. Et surtout, quel dénouement ! Tout simplement époustouflante, la fin m’a scotchée comme rarement. Un polar non conventionnel, loin du pur divertissement. Largement de quoi séduire les amateurs du genre, mais aussi, certainement, bien au-delà. Car il est question de meurtres et de leur traque journalitistico-policière, mais il est aussi une vraie chronique sociale, un regard fort sur la folie ordinaire et une réflexion amère sur la société de l’internet.

Bonus avec le site de l’auteur, qui précise que 40 ans, 6 morts et quelques jours… est composé de 68% de curiosité, 80% de cynisme, 67% d’humour noir, 72% de suspens, 100% de remise en question et 0,7% de femme à poil… et il n’y a pas tromperie sur la marchandise !

Bref, un grand merci aux éditions Emotion-works pour cette découverte, et à Cynthia pour avoir attiré mon attention sur ce livre ! Egalement les avis de Mango, Clara, Sandrine, Saxaoul… 

Bonne plock à tous !

40 ans, 6 morts et quelques jours…, par Victor Rizman (2009), aux éditions Emotion-Works, 290 p., ISBN 978-2-9533461-0-7. 



Swap’in follies : le dénouement !

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Are you ready ?

Embarquement pour New-York City !

Un swap estampillé States, et en particulier New-York, j’ai beau multiplier les swaps, impossible de résister, surtout un swap organisé par Manu et Amanda !

Et que j’ai bien fait ! Ma swappeuse s’est révélée dès l’ouverture (regardez bien)… c’est Manu, l’une des organisatrices du swap (je suis vraiment touchée) !

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Attendez que je vous explique mon voyage… Après un petit coup d’oeil sur Long Island, débarquement à Manhattan, avec Petit déjeuner chez Tiffany, de Truman Capote, (en édition collector s’il vous plait, very classe !) accompagné du DVD de Diamant sur Canapé, avec la jolie Audrey Hepburn.

Puis direction Harlem (« mon » New-York), avec La reine des pommes, signé Chester Himes, et le DVD de Cotton Club, signé Coppola ! Mais le voyage ne s’arrête pas là puisque Manu m’a réservé un bonus, un polar bien déjanté de ceux dont je raffole : Marilyn La dingue, par Jérome Charyn !

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Oh, mais que vois-je ? Des gourmandises !!! Des brownies, du pop-corn et des MMs – avec la belge touch’ ! – à peine reçus et déjà croqués, ils n’auront pas survécu au week-end (et surtout aux soirées foot !)

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Enfin, ma swapeuse a décidément vu tout juste car j’avais indiqué que New-York était aussi pour moi la ville du Pop Art (pour lequel j’ai eu la révélation avec les expos Warhol-Basquiat et Keith Harring au MAC de Lyon). Et là, Manu a fait très très fort !

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Y’en a tellement que je ne sais plus par quoi commencer ! Une affiche warholienne de Marilyn, un très beau carnet avec la statue de la liberté, des marque-pages à tomber tellement ils sont beaux, deux repro et un stylo Keith Harring (plus les cartes postales new-yorkaises qui décoraient les paquets cadeaux !).

Et surtout, attendez que je vous présente mon nouvel ami : je l’adore ! Un petit canard un brin coquin, baptisé Dudule par mes soins, il tiendra compagnie à Groucho, mon porte-clé chat (vous aussi le soleil vous tape un peu sur la tête ? Moi, non, juste un peu !)

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Allez, pour le plaisir, une vue d’ensemble de ce magnifique colis !

(On avait pas dit raisonnables les colis ? Bon… j’ai du rêver !)

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Un énorme MERCI à Manu, ton colis est vraiment personnalisé, génial, sublime, j’adore !!!!! Et je me suis même découvert un nouveau cri à l’occasion du déballage (quelque chose comme « YOOOOOOOOOOOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU », répété toutes les deux secondes et demi, il a fallu m’embecquer des MMS pour que je me taise…)

Merci Merci Merci !!!

Bonne plock à tous !

Edit du 12/07 : je peux maintenant révéler l’identité de ma swappée : c’est Isabelle ! Merci à toi pour ce très chouette billet !  



I kissed a girl (c’est pas moi, c’est un tag)

Ça commence comme un tag très sympa et ça finit en divorce avec mon fournisseur officiel de bien-être (mais je remercie bien sûr Ofelia, elle pouvait pas savoir).

Le principe du tag ? Oh, c’est simple comme de l’herméneutique cartomancienne : on lance « sa » musique de manière aléatoire et on la charge de répondre à une série de questions auxquelles on aurait parfois bien du mal à répondre nous même. Pratique. Si tout cela n’est pas des plus clairs, comme je le subodore aisément, je peux aussi expliquer par des exemples piochés au hasard Baltazar ici ou .  

N’ayant pas d’Ipod (ne dites rien, j’ai pris 20 ans d’un coup), j’ai lancé ma sélection Deez*r. Et comme j’ai 2 playlists, pas moins, j’ai tapé dans les deux en changeant de temps en temps entre les questions. Là où c’est beaucoup moins drôle, c’est que je n’ai pas le droit de tricher. Zut. Bon, mon chat-chat est témoin, je ne tricherai pas sans vous le dire, promis, je jure sur sa tête.

Allez zou : je clique sur le premier titre – il ne compte pas – j’enclenche la lecture aléatoire et j’appuie sur « suivant ».

Si quelqu’un vous dit « est-ce que c’est bien ? », vous dites

La javanaise, Terez Montcalm (heu… j’crois pas, non, mais bon, on va rien dire, Deez*r n’était pas encore échauffé, c’était un coup d’essai, bla bla bla)

Comment vous décriveriez-vous ?

Otherwise, Morcheeba (je découvre à l’instant ce que ça veut dire – « autrement » – je ne suis pas certaine d’être assez bien réveillée pour chercher les doubles sens éventuel là). 

Qu’est-ce que vous aimez chez un garçon ?

Joueur de blues, Michel Jonasz (ah oui tiens, pas mal !)

Comment vous sentez-vous maintenant ?

Only you, Portishead (concentre-toi un peu Deez*r, y’a un tag en jeu là)

Quel est votre but dans la vie ?

Amstrong, Claude Nougaro (euh… non. En fait, j’ai laissé tomber le jour où j’ai compris que je n’étais ni trompettiste, ni astronaute, ni même cycliste. Faut te mettre à la page, Deez*r, mon ami)

Que pensent vos amis de vous ?

Still Dre, Dr Dre (ça, si c’est bien une façon de dire « reste comme t’es, surtout ne change rien », je le prend bien).

Que pens(ai)ent vos parents de vous ?

House of the rising sun, Joan Baez (vu le prénom qu’ils m’ont donné, c’est plutôt marrant en fait)

A quoi pensez-vous souvent ?

My heart belongs to daddy, Elian Elias (où est le divan que je m’allonge ?)

Qu’est-ce que 1+1 ?

Stop In the Name of Love, The Supremes (genre, arrête avec tes questions c*ns si tu veux qu’on reste ami, c’est ça que ça veut dire ? Deez*r, voyons…)

Que pensez-vous de votre meilleur(e) ami(e) ?

Rock me baby, Otis Redding (no coment. Deez*r, faut qu’on parle – mais qui te l’a dit ?)

Quelle est l’histoire de votre vie ?

Pump it, Black eyed Peas (naaaaaaaaaaaaaaaaaaan. Là, c’est pas possible, il FAUT que je change)

Beat it, Michael Jackson (pfffff. Je crois que tu ne me connais pas si bien que ça, Deez*r. Essaie encore – allez, je t’aide, je change de playlist)

Rehab, Amy Winehouse (non, non, ça ne m’amuse plus là, t’es vraiment pas sympa)

Nine, Dianne Reeves (mouais… allez, ça ira. Faudrait que je me penche sur les paroles un jour quand même)

Que pensez-vous lorsque vous voyez la personne que vous aimez ?

Proud Mary, Ike et Tina Turner (tiens donc ?)

Que jouera-t-on à vos funérailles ?

Be my baby, Vanessa Paradis (Un peu de mauvais goût, non ?)

Quel est votre hobby ?

Rome wasn’t built in a day, Morcheeba (ceux qui connaissent mon « hobby » – ahem – doivent bien se marrer).

Quelle est votre plus grande peur ?

She wolf, Shakira (naaaaaaaaaaan… De un, je ne voulais pas qu’elle sorte celle-là, de deux… j’vois pas le rapport, du tout du tout)

Quel est votre plus grand secret ?

Can’t take my eyes off of you, Vic Damone (?).

Que pensez-vous de vos amis ?

Crazy, Alice Russel (on dirait que ça a du sens comme ça, mais c’est même pas vrai, non non non. Du moins… pas tous)

Quelle est la chanson de votre vie ?

Chain of fools, Aretha Franklin (allons bon)

Qu’est-ce qui vous décrit ?

I heard it though the grapewine, Marvin Gaye (hum… Deez*r, t’as fait exprès de choisir une chanson dont je ne comprends pas le titre, hein, avoue…)

Quel titre allez-vous donner à ce billet ?

I Kissed a girl, Katy Perry (Oups… je peux changer ma réponse ? Le titre, quoi, siouplé… comment ça j’ai utilisé tous mes jokers ? Chat-chat, tu tiens à ta tête ? Oui ? Bon, tant pis)

Voilà comment j’ai découvert que j’étais une grande incomprise de celui qui partage mes journées, mes soirées, et même mes nuits parfois mais chut. Cruelle désillusion. Bon, piètre consolation, j’aurai appris plein des mots en anglais (merci rev*rso). 

Y’a des réponses qui collent de manière très bizarre, parce qu’on pourrait penser qu’elles collent, mais en fait non. Ou alors juste une ou deux (et je vous laisse deviner lesquelles). Étrange aussi que certains ne soient pas sortis alors qu’ils sont en nombre dans mes playlists… Pas de Rita Mitsouko, pas de Nina Simone, pas de Queen… la prochaine fois peut-être ?

Oups, je parle, je parle, et j’en oublierai presque de taguer quelqu’un… est-ce que Choco, L’Ogresse et Petite étoile sadique ont envie de se prêter au jeu ?

Bonne plock à tous !



Prenez soin du chien, par J.M. Erre

erre.jpeg « J’ai tout de suite remarqué que quelque chose clochait chez lui…« 

Il se passe de drôles de choses aux 5 et 6 de la rue Doulce-Belette. Il faut dire que la folie semble contagieuse dans ces deux immeubles mitoyens… Par exemple, entre les voisins Max Corneloup et Eugène Fluche, rien ne va plus. Le premier, auteur de romans-feuilletons, et le second, peintre sur coquille d’oeuf, se persuadent à qui mieux-mieux que l’autre n’a  d’autres préoccupations que de l’espionner. Mais plus l’on fait connaissance avec les autres résidents, plus ces deux là nous paraissent relativement sains d’esprit. Et lorsqu’un meurtre est commis, la santé mentale déjà fragile des locataires semblent défaillir pour de bon.

Quelle histoire, mais quelle histoire ! Après avoir eu un gros coup de coeur pour Série Z, je n’ai pas pu attendre : Prenez soin du chien est venu coiffer ma PAL en un rien de temps. Et là encore, quelle poilade, mais quelle poilade ! 

Avec ses personnages plus psychotiques les uns que les autres, J.M. Erre nous embarque, l’air de rien, au doux pays des barges. Parce qu’il faut voir le tableau : une concierge indiscrète, une autre sexy en diable, un chienchien  à sa mémère folle-dingue, un auteur de romans cochons, un collectionneur de gerbilles, un adolescent attardé, un cinéaste taciturne – et j’en passe. Ce n’est plus un quartier résidentiel ordinaire ; c’est un asile qui s’ignore.

J’en oublierai presque que ce roman est aussi un polar. Construite sur un compte à rebours, l’intrigue est prenante et surprenante, riche de rebondissements plus cocasses les uns que les autres. Et le dénouement se fait urgemment attendre ! Le récit est aussi servi par une écriture loufoque, hilarante, un brin canaille, et – cerise sur le gâteau – entrecoupé de réflexions sur le travail de l’écrivain, les ressorts de la fiction, l’inspiration…

Une histoire déjantée, foisonnante, et pourtant bien maitrisée : du grand art !

Extrait du journal de Max Corneloup : « Aucun signe d’activité chez Fluche depuis mercredi. Pas de lumière, pas de mouvement. Je n’ose espérer qu’il ait enfin débarrassé le plancher (…). Ce matin, il m’est venu à l’esprit une idée assez délectable : et si le maniaque était mort ? Je l’imagine, vautré au milieu de ses oeufs, paré pour le voyage… Vers le paradis des poules si cela lui fait plaisir ! Crise cardiaque ? Rupture d’anévrisme ? A moins qu’une vilaine chute… (…) Ouais, une chute, c’est pas mal ça… A demi trépané sur le lino, on fait nettement moins le malin… Et les huit mètres du salon, ça devient vite une trotte, quand vous n’avez plus que le petit doigt pour vous tracter…« .

Si Prenez soin du chien m’a semblé un léger chouïa en dessous de Série Z – il faut préciser qu’il s’agit du premier roman de J. M. Erre -, il en reste un immense plaisir de lecture, jubilatoire, rapide (trop rapide même !) et vivement recommandée !

Les avis de Keisha, Papillon, Choupynette, Fashion, Emeraude, Jules… et d’autres encore recensés chez BOB !

Bonne plock à tous !

Prenez soin du chien, par J.M. Erre (2006), aux éditions Points (2007), 304 p., 978-2-757-80124-6. 



Hush, par Kate White

9782501066525.jpg « Contente-toi d’en venir au fait, eut-elle envie de hurler« .

C’est ce qui s’appelle un quatrième de couverture emphatique. « Au matin de sa première nuit avec le Dr Keaton, avec qui elle travaille dans une clinique d’insémination artificielle, Lake Warren s’éveille au côté d’un cadavre. C’est le début de sa descente aux enfers. Pour ne pas risquer de perdre la garde de ses enfants, elle doit se taire, mentir à la police et découvrir elle-même la vérité. Bientôt, d’inquiétants indices viennent – littéralement – s’amonceler devant sa porte. Lake comprend alors qu’elle dangereusement proche des secrets sordides de la clinique et de Keaton. Mais peut-elle encore faire machine arrière ?« .

Pourquoi cette lecture ? Parce que c’est désormais acquis : je suis crédule. A la vue du quatrième de couverture, j’y ai cru. Et quand il m’a fallu choisir un livre  (un seul, vu la taille des bagages à main autorisés par EasyJ*t), j’ai suivi les recommandations « il te faut un polar facile pour ton premier voyage en avion ». Le conseil était judicieux, mon choix beaucoup moins.

Bon, je vais étayer mon (res)sentiment. Et de commencer par le point positif : l’intrigue. Qui dit positif ne dit pas parfait – c’est somme toute très relatif, comparé aux nombreux écueils de ce thriller… Mais je ne suis pas dupe du fait que Kate White a exploité – sans grande subtilité pour que je m’en aperçoive ! – le fameux système du page-turner : des chapitres courts, se terminant sur un embryon de rebondissement ou un début d’éclaircissement, qui donnent envie de savoir, eh oui, mais qu’est-ce qu’y va-t-y donc se passer ensuite, on se le demande. L’enquête avance vite et c’est tant mieux.

Car venons-en aux choses qui fâchent – soit tout le reste. L’ambiance ? Inexistante.  Le  style ? Insipide. Les personnages ? Caricaturaux (les médecins sont arrogants, les infirmières bécasses, les flics méchants, et son héros plus beau en vrai qu’en photo). Le dénouement ? L’histoire est moche, mais de là à la qualifier de « sordide »… Mais Kate White n’a pas oublié une bonne dose de discours réac’ sous des airs de ne pas y toucher et une happy end facile.

Et puis, et puis, le personnage central : une new-yorkaise chicosse, la quarantaine bien fraîche malgré son divorce (ça nous change des trentenaires célibataires… enfin, si peu), car son mari l’a quitté brusquement – l’affreux jojo. Mais rassurez-vous, Lake nous fait régulièrement part des sentiments qu’elle a pour lui – ou pas – ou plus. Ouf. En fait, rien ne manque au tableau : deux enfants en camp de vacances à qui elle écrit tous les jours (comme c’est mignon), un chat dont elle prend grand soin (bref, la mère parfaite), une garde-robe que l’on finit par connaître dans le détail et une meilleure copine pot-de-colle mais un peu garce sur les bords quand même.

Une lecture somme toute pas si désagréable, mais vraiment plate, qui aura eu au moins un mérite : me conforter dans l’idée que la chick-lit n’est définitivement pas ma tasse de thé, même enrobée d’un suspens grossier. Et ce thriller à l’eau-de-rose de se terminer sur cette phrase toute en profondeur : « Ses yeux rencontrèrent les siens et elle lui sourit« . Voilà voilà…

Je remercie quand même la Team de 49799387p.png et les éditions Marabout pour ce partenariat ! Ce roman, qui trouvera certainement son public, peut s’avérer idéal pour une lecture de plage, mais je me suis clairement méprise dans mon choix.

Bonne plock à tous !

Edit du 23/06 et + : les avis sont partagés… positif pour Sybille et Mango, ce fut même un coup de coeur pour  Lily et MyaRosa. En revanche, June, Mélo, Lecoinlittéraire et Jostein sont plus mitigés, tandis que Valérie, Emiloutre et Celsmoon partagent ma déception (ouf, je me sens moins seule !). D’autres avis chez BOB

Hush – Ce que vous ne dites pas peut vous tuer (Hush), par Kate White (2010), traduit de l’anglais (États-Unis) par Armelle Santamans, aux éditions Marabout, collection Girls in the City (2010), 381 p., ISBN 978-2-501-06652-5.



Musique : spéciale reprises en live !

Pour la fête de la musique, j’avais envie de faire une spéciale reprise en live ici aussi, tirées des meilleurs concerts que j’ai fait l’année fait l’année dernière : les Sweets Vandals aux Invites de Villeurbanne et Ben l’oncle soul à L’Epicerie de Feyzin (je ne crois pas qu’il existe de vidéo de ce concert là… en tout cas pas trouvé ! Celle-ci est assez sympa).

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***

Et pour moi ce soir, ce sera du rock au féminin !

Bonne plock à tous !

Edit du 23/06: une très belle découverte cette année : Buridane. Pas vraiment mon style au départ, mais je dois reconnaître qu’elle m’a complètement embarqué ! De très jolis textes !

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PS : j’en profite pour indiquer que j’ai enfin mis en ligne un index des livres ici chroniqués – deux pour être précis : un index par genre et un index par auteur (que vous pourrez retrouver dans les pages : liens tout en haut au dessus de la bannière ou dans la colonne de droite) !



Le livre virtuel : un test peu concluant !

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La presse en avait parlé ici ou . Ce vendredi, je n’ai donc pas été surprise de trouver dans la newsletter du Monde… un polar. Plus précisément un feuilleton, car Muti, de Caryl Férey, est un court récit découpé en différents « épisodes »- et non chapitres, le vocabulaire choisi est déjà un révélateur.

En quelques mots, il est ici questions deux collègues, flics et amants, chargés d’enquêter sur la disparition du joueur vedette des Bafana Bafana, à quelques jours de l’ouverture de la Coupe du Monde. Mais assez parlé du fond, sur lequel je ne peux pas me prononcer : mon test fut de courte durée – et voilà pourquoi.

Premier problème : pour défiler à l’écran, le texte est découpé à l’extrême.  Une phrase, deux phrases, trois ou quatre dans le meilleur des cas… c’est bien court pour se plonger littéralement dans l’histoire.

Certes, l’on peut accélérer le rythme de façon manuelle, ou opter pour la « version texte » (qui affiche la page à l’écran dans son intégralité). Mais, dans le premier cas, le procédé devient fastidieux (imaginer devoir tourner la page toutes les deux phrases…), et dans le second, le « visuel » perd tout son intérêt : la page envahit l’écran – et fait disparaître une grande partie du décor – et l’on retombe dans une lecture linéaire. Bref, je ne vois pas de quelconque plus-value. 

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Deuxième problème : il est beaucoup de suppléments, d’applications, de bonus – je ne sais comment les dénommer. Plus précisément, le « lecteur » ou le « visonneur » est invité à cliquer sur des petites boules blanches qui scintillent un peu partout sur l’écran. Chacune d’elle s’ouvre sur un « complément » : un article de presse, le passé d’un personnage, un historique des lieux…  difficile de ne pas cliquer, ces éléments clignotent en permanence.

Or, plutôt que d’enrichir la lecture, ils se sont rapidement révélés comme de véritables parasites. Ils m’ont tout simplement fait perdre le fil, m’ont distrait et fait décroché de la trame elle-même. Non pas que ces éléments soient superflus sur le fond, mais ils m’ont semblé tout simplement gênants et contre-productifs.

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Conclusion : cette expérience m’a fait penser à la naissance d’un genre nouveau : le polar entre livre et série TV. J’aime autant les premier que les seconds, et pourtant… pas de plus-value, et, bien au contraire, une lecture brouillée. J’ai abandonnée dès la fin du 2e épisode, je n’étais tout simplement plus dedans. Le test est donc peu concluant, pour ne pas dire frustrant : j’ai désormais hâte de pouvoir lire ce polar (qui m’a l’air glauque comme je les aime en plus !)

L’avis d’In Cold Blog.  

« Muti », un polar de Caryl Férey à Cape Town
LEMONDE.FR | 20.05.10

© Le Monde.fr

Bonne plock à tous !



Au bord du Gange et autres nouvelles, par Rabindranath Tagore

9782070406043.gif « N’est-il pas intolérable que l’animal traqué se retourne et attaque le chasseur ?« 

Il est d’abord un spectre qui raconte à un jeune garçon sa triste histoire  (Le squelette). Il est ensuite un homme qui ne peut oublier l’amour de sa vie (La nuit suprême). Il est aussi un  vieil homme qui perd l’amour de son fils (Le gardien de l’héritage). Ou un fils égoïste qui refuse la générosité de son père (La clé de l’énigme). Ou encore une femme, qui porte un amour exclusif à son frère handicapé au point de mettre à mal son mariage (La soeur aînée). Ou cette autre jeune femme, devenue veuve à huit ans, et qui devient une ombre (Au bord du Gange).Voilà l’Inde traditionnelle, immuable, où rares sont ceux qui se révoltent contre la fatalité.

Il est tant de charme dans ce recueil qu’il m’est en vérité difficile de dire s’il s’agit bien de courtes nouvelles plutôt que de longs poèmes en prose. Ce n’est pourtant pas faute d’un grand respect du genre : de brèves histoires où des destins anecdotiques s’élèvent avec une intensité rare et se brisent dans des chutes parfois effroyables. Mais le récit se pare de tant de magie, de mystère, de grâce, qu’il m’a littéralement envoûte en dépit de sa cruauté.

Délicate, savoureuse, acidulée, les adjectifs me manquent pour qualifier la plume de Rabindranath Tagore. Le fait que la traductrice ait choisi de laisser certains mots dans la langue d’origine – tout en donnant le sens ou l’explication en bas de page – est particulièrement appréciable. Des phrases simples, qui coulent avec une grande douceur ; et c’est peut-être ce qui rend ce texte plus tragique encore.

Car la beauté de l’écriture n’a d’égale que la cruauté des histoires. Tagore dépeint le poids des traditions, le statut des femmes dans une société patriarcale (La soeur aînée, Au bord du Gange), les comportements les plus vils (Le gardien de l’héritage, La clé de l’énigme) et les amours impossibles (Le squelette, La nuit suprême), avec la même langueur et le même sentiment d’impuissance dans des fables sans morale.

« Le même soir, à l’autre extrémité du village, une ombre de mort planait sur l’humble demeure de la veuve, dénuée de pain et privée de fils. D’autres pouvaient oublier les incidents de la journée à la faveur d’un bon repas et d’une bonne nuit, mais pour elle, un tel événement dépassait en importance tout ce qui lui était donné de concevoir en ce vaste monde. Hélas ! Que pouvait-elle opposer à sa destinée ? Un corps décharné et las, et un coeur de mère sans aucun appui et à demi mort de frayeur« .

Difficile de ne pas recommander ce petit livre. Une très belle lecture, commune avec Soukee et Delphine. Egalement l’avis de Kathel.

Lu dans le cadre du challenge Bienvenue en Inde organisé par Hilde et Soukee.

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Bonne plock à tous !

 

Au bord du Gange et autres nouvelles, extraites du recueil Mashi, par Rabindranath Tagore (1925), traduit de l’anglais (Inde) par Hélène du Pasquier, aux éditions Folio (2010), 105 p., ISBN 978-2-07-040604-3.

 



Un rêve américain, par Norman Mailer

mailer.jpeg  « Un homme n’a jamais que du vide entre ses certitudes« .

Il était une fois à New-York, au début des années 60, un ancien héros de guerre reconverti en star du talk-show, marié depuis près de huit ans à la jolie fille d’un homme richissime… pour son plus grand malheur. Car ce n’est pas peu dire que Rojack et Déborah sont torturés. Ils ne se supportent plus, s’enivrent, s’insultent, se quittent, se retrouvent, jusqu’à la dispute de trop : Rojack la tue. Puis décide de déguiser son meurtre en suicide et d’appeler la police, avec laquelle il va jouer, non pas au mari éploré, mais au plus malin. Jusqu’à quand ?

Ainsi, Rojack, qui est aussi le narrateur, raconte, tout simplement, la dégénérescence de son mariage jusqu’au passage à l’acte fatal, et les nuits d’errance qui s’en suivent. Sans épargner personne – et surtout pas lui-même – il décrit de manière parfois abjecte sa descente aux enfers et ses tentatives pour se maintenir hors de l’eau, espérant trouver son salut dans les bras d’une chanteuse de Harlem.

Un rêve américain est un roman d’une noirceur extrême, tourmenté, douloureux, brutal. Certaines scènes prennent totalement aux tripes,  tandis que d’autres, plus lentes par comparaison, maintiennent dans un état de forte tension, malgré quelques longueurs. Aux interrogatoires de police se succèdent les mauvaises rencontres, des bas-fonds aux plus hautes tours de New-York, une New-York sombre, mafieuse, angoissante. 

L’écriture est sublime et le récit, aussi paradoxal que cela puisse paraître, aussi réaliste qu’onirique. Norman Mailer parvient à créer une ambiance cauchemardesque, du fait d’une violence quasi-permanente – mais le plus souvent contenue, latente, et toujours prête à exploser. Un monologue dont l’on ressort souvent secoué, et dans lequel je me replongeais avec autant d’appréhension que de plaisir.

« Tu m’aimes mon chou ? demanda-t-elle.

- Oui.

- Ca doit etre affreux. Parce que tu sais que je ne t’aime plus du tout. »

Elle le dit si tranquillement, avec un tel sens de l’irrévocable, que je repensai à la lune et à la promesse d’extinction qui était descendue sur moi. J’avais ouvert un vide – je n’avais désormais plus de centre. Comprenez-vous ? Je ne m’appartenais plus. Déborah avait occupé le centre.

« Oui, tu as de nouveau un air horrible, dit Déborah. Tu t’améliorais, à un moment, mais tu es redevenu affreux.

– Tu ne m’aimes pas.

- Oh ! Pas le moins du monde. ».

J’ai adoré cette lecture coup de poing, un bad trip à mi-chemin entre Blade Runner et Gang of New-York. Un Rêve américain, un livre (enfin !) exhumé de ma PAL grâce à une lecture commune avec Ingannmic !

Idéal pour préparer le Swap’in Follies de Manu et Amanda !

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Bonne plock à tous !

Un rêve américain (An American Dream), par Norman Mailer (1965), traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Alien, aux éditions Livre de poche (1967), 314 p., ISBN 2-253-01646-2. 



Un magnifique cadeau – avec en bonus, le couinement du dodo !

De retour de la côte atlantique – où j’ai eu l’occasion d’avoir une pensée pour les blogueuses de l’autre rivage – la grisaille lyonnaise me rattrape… alors, lorsque j’ai ouvert ma boîte au lettres à l’heure du déjeuner, ce fut une merveilleuse surprise !

Voilà en effet que m’attendait un colis en provenance du Québec justement ! Et, oui, je reconnais le nom de l’expéditrice, que j’ai eu la chance de swapper dernièrement : c’est Kikine ! Et de me demander : mais que cela peut-il bien être ?

Oh ! Un cadeau ! Et un cadeau magnifique !!!

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Un SLAT tout simplement sublime !!! Une pochette comme j’en rêvais depuis longtemps pour transporter mes livres sans les abîmer ! Bravo pour le choix des couleurs  – superbes – et pour la réalisation – parfaite : je suis complètement émerveillée !

Et la pochette comprenait une très jolie surprise : le recueil Un mariage à Lyon, signé Stefan Zweig, que j’avais très envie de lire après avoir vu l’avis de Kikine !

Merci mille fois Kikine !!! Ton cadeau m’a mis les larmes aux yeux (je dois être en vérité une grande sentimentale qui s’ignore…), je suis touchée et incroyablement émue, cela restera gravé dans mon petit coeur ! 

Et grâce à toi Kikine, je peux exercer dès aujourd’hui mon droit inaliénable à la couinerie de haut vol, consacré par Fashion et Bookomaton dans la présente charte !

.Un magnifique cadeau - avec en bonus, le couinement du dodo ! dans Swaps et cadeaux Charte

 Alors…*attention les yeux* : WOUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Bonne plock à tous !

PS : Unblog me fait encore des misères, cette fois-ci pour l’insertion des images… Pffffff. Décidément, cette plateforme m’en fera voir de toutes les couleurs, va falloir faire quelque chose…



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