L’invisible, par Stella Rimington 9 avril
« Selon le jargon de la CIA, le terme «invisible» désigne un terroriste qui a la nationalité et l’ethnie du pays choisi pour cible. Liz Carlyle, de la section antiterroriste du MI5, apprend que la Grande-Bretagne va être infiltrée par un «invisible». Dans le même temps, un jeune indic pakistanais lui signale des mouvements suspects dans une librairie islamiste fondamentaliste de Londres. La menace existe assurément, mais Liz ignore le lieu, la date et la nature de l’attentat…
Dans la veine des classiques du roman d’espionnage, terrain privilégié du suspense, de l’angoisse et du double jeu, L’Invisible détient une carte maîtresse : l’auteur domine mieux que quiconque le sujet, pour avoir occupé pendant cinq ans le poste de directeur général du MI5« .
La couverture et le quatrième de couverture ne rendent vraiment pas justice à ce polar très réussi. Du classique roman d’espionnage, il est évidemment question, mais pas seulement : ce livre a largement rempli son contrat en dépassant même mes attentes.
La construction du récit est exemplaire. L’intrigue, qui pourrait sembler complexe de prime abord, est riche sans être confuse. D’un côté, l’arrivée d’un Pakistanais sur le sol britannique. De l’autre, du rififi dans le milieu du banditisme. Le puzzle se met en place à une allure idéale, ni trop rapide (c’est précis, crédible, cohérent), ni trop lente (c’est prenant, rythmé, bien calibré). On va de surprise en surprise, et ce jusqu’à la fin. De quoi tirer un excellent film du genre, me suis-je d’ailleurs dit en passant.
Le monde des renseignements semble rendu tel qu’il est : des tensions entre les services, des intuitions, des recoupements ténus et même d’heureux hasards. Ses membres ne sont jamais présentés comme des machines froides ou des warriors à toute épreuve. Liz, par exemple, a un sacré caractère, un amant, des coups de génie et des coups de blues. Rien de plan-plan donc du côté des personnages, les caractères sont assez fouillés, notamment celui de l’Invisible qui se dévoile progressivement.
Et l’ambiance n’est pas négligée, bien au contraire. L’atmosphère brumeuse de la campagne anglaise (puisque c’est le cadre principal du récit – contrairement à ce que la couverture pourrait laisser croire) est magnifiquement rendue. Ses pubs miteux, ses snobinards et ses paumés, ses plages et ses paysages à perte de vue… de quoi séduire au-delà des amateurs de polar.
A lire absolument pour les adeptes du genre donc, mais pas seulement ! C’est même certainement le livre que je conseillerais pour (re)découvrir les romans d’espionnage. Une enquête très actuelle, qui sonne terriblement juste et sans une once de manichéisme. Et le fait que le personnage principal soit une femme ne gâche rien au plaisir bien sûr ! Bref, un très bon polar comme j’aimerai tellement en lire plus souvent !
Un grand merci à la Team de et aux éditions Le livre de poche !
D’autres avis très positifs chez Nathalie, Flof13 et Lagrandestef, un peu plus mitigé chez Véro.
Bonne plock à tous !
PS : mon billet enthousiaste ne doit rien au fait qu’il s’agisse d’un partenariat – j’ai d’ailleurs lu le livre avant les derniers évènements blogosphériques. Précision certainement inutile (je ne me suis pas gênée pour indiquer que certains livres reçus m’ont déçu ici ou là) et justification que je déplore dans le principe… mais autant le faire une fois pour toute.
L’invisible (At Risk), par Stella Rimington (2004), traduit de l’anglais par Johan-Frederik Hel Guedj, aux éditions Le livre de poche, collection Thriller, 472 p., ISBN : 978-2-253-11615-8.
clara 9 avril
Malgré ton avis, je passe…
L’Ogresse 9 avril
Je ne connaissais pas du tout mais ca m’a l’air tres bien !
Pickwick 9 avril
@ Clara : je comprends tout à fait, ça reste un genre un peu à part ! Mais si d’aventure tu recherchais un livre « d’action », n’hésite surtout pas
!
@ L’Ogresse : l’auteur est une ancienne membre du MI5 et ça se sent, c’est très réaliste ! Et avec le cadre britannique, c’est double plaisir
!
Véro 9 avril
Eh oui, c’est bien cela : comme tu le précises dans ton commentaire, il s’agit bien d’un livre d’espionnage. Je te mets aussi en lien sur mon billet ! A très bientôt !
Ys 9 avril
Pas vraiment mon registre non plus, le roman d’espionnage. Mais ton enthousiasme fait plaisir à lire !
Pickwick 9 avril
@ Véro : il y a de quoi se moquer, mais… je n’avais pas vu la mention « thriller » avant de terminer mon billet (pour indiquer les références)
Oups ! Oui oui, je sais 
Et merci pour le lien alors !
@ Ys : bon, c’est déjà ça alors
Ingannmic 10 avril
Moi, j’aime bien, de temps en temps, un bon roman d’espionnage. Je note, cela peut faire l’objet d’une lecture de vacances !
Pickwick 10 avril
@ Ingannmic : très bien vu ! Si tu le veux pour cet été, fais moi signe, je te l’envoie
lagrandestef 21 avril
coucou.Je vois que tu as aimé cette lecture, c’est mon cas aussi.
Je n’arrive pas à remettre la main sur le mail des ldp pour leur envoyer le billet.L’aurais-tu gardé par hasard?
Bises
Pickwick 21 avril
@ Lagrandestef : je t’envoie ça par mail sans pb ! Et hop, je mets le lien vers ton billet !