Le Livre des morts, par Glenn Cooper 2 avril
« New-York, mai 2009. Six morts violentes se succèdent en quelques jours. Les modes opératoires sont différents, les victimes n’ont aucun point commun, hormis celui d’avoir reçu quelque temps plus tôt une carte postale de Las Vegas, avec une simple date, celle du jour de leur mort. Très vite, la presse s’empare de l’affaire et celui qu’elle surnomme le « tueur de l’Apocalypse » a tôt fait de semer la psychose dans la ville. Les autorités, désorientées par l’absence d’indices, se tournent vers Will Piper, ancien profileur d’élite dont la carrière a été brutalement interrompue… » (le quatrième de couverture en dit certainement trop selon moi, donc je coupe).
Le Livre des morts est un polar qui démarre vite – comme j’aime. Une victime (brrr…), deux victimes (rebrrr…), et un nouvel enquêteur que l’on met sur l’affaire.
Will Piper est un type bourru et séduisant - comme j’aime. Un caractère à prendre avec des pincettes et une carrière au FBI mise à mal par ses frasques d’homme à femme, un gros penchant pour l’alcool et un refus du politiquement correct. Affublé d’une prometteuse collègue, les voilà parti… Une enquête et des personnages intéressants, tout pour me lancer plus en avant avec envie.
Mais rapidement, je commence à être quelque peu décontenancée par la construction du récit. Chaque chapitre ou presque est un passage dans la porte temporelle… Là il faut que je m’explique. C’est une chose de revenir sur le passé universitaire de Will ou d’être transporté sur l’île de Wiht dans le haut Moyen-Age ; c’en est une autre de faire des allers-retours de quelques semaines dans le présent. Ils sont bien plus déstabilisants que les grands sauts de le temps… Ce n’est pas tant la répartition de l’intrigue sur trois grandes périodes qui m’a gêné – bien au contraire – mais plutôt le flottement dans le passé tout récent. Contrainte de repérer les dates (à quelques semaines près donc), de revenir en arrière pour vérifier le timming de l’intrigue, je suis – comment dire – un poil agacée, oui.
Bientôt d’ailleurs, le passé et le présent se rejoignent. Bientôt, on finit par faire facilement le lien. Mais bien trop tôt peut-être… une fois les rapports établis entre le Moyen-Âge et le XXIe siècle, c’est toute l’intrigue qui est percée à jour. Alors, oui, j’aime beaucoup deviner la fin et entrevoir la solution dans les polars. Oui, mais pas à la moitié du récit… surtout quand la fin ne réserve finalement pas de nouvelles surprises - ou trop peu. Après l’agacement, l’ennui…
Quand au fond mystique, j’ai encore beaucoup du mal à y croire (mais il est vrai que ce point là est sûrement très personnel ; toujours est-il qu’un polar pas convaincant, c’est vraiment balot).
Et que dire du final à l’américaine qui a fini de m’achever…
Dommage, vraiment dommage, parce c’est finalement assez bien écrit – ça se lit vite et certains chapitres sont vraiment très prenants – et que réflexion et action sont vraiment bien dosées.
Un grand merci quand même à l’équipe de et aux éditions Le Cherche-Midi !
Un avis plutôt positif chez Cryssilda et chez Cathulu, un avis très positif chez Neph et chez Gio, un avis très mitigé chez Amanda et chez Pimprenelle… décidement !
Bonne plock à tous !
Le Livre des morts (Library of the Death), par Glenn Cooper (2009), traduit de l’anglais (États-Unis) par Carine Chichereau, aux éditions Le Cherche-Midi (2010), 420 p., ISBN 978-2-7491-1665-5.