Une parfaite journée parfaite de Martin Page

Devinette : quelle auteur française contemporaine bien connue est classée parmi la littérature chick-lit au Royaume-Uni ? Réponse chez L’Ogresse ! C’est avec un plaisir non dissimulé que je vous invite à découvrir son billet qui interpelle sur la perception d’une certaine littérature française contemporaine à l’étranger.

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Le hasard fait bien les choses donc, puisque L’Ogresse venait de publier ce billet que  j’entamais la lecture d’Une parfaite journée parfaite de Martin Page.

Le narrateur y décrit son quotidien parisien. Un quotidien qu’il ne ressent pas – ou qu’au contraire il ne ressent que trop bien. Un quotidien fait de vacances en ascenseurs, de suicides fantasmés, d’orchestres mexicains et de multiples dysfonctionnements liés à la vacuité des rapports sociaux.

Il est des petites phrases, qui, l’air de rien, au détour d’une page, m’ont touché coulé, et que j’ai lu et relu et noté volontiers. Genre : « Je m’emballe dans mon costume de travail. La cravate est le ruban du paquet cadeau que j’offre chaque jour au capitalisme mondial. C’est très frustrant parce que je suis un cadeau que personne ne déballe. Ils voient l’emballage, ça leur suffit ; qui je suis, ils n’en ont rien à faire« .

Mais j’y ai également trouvé des choses plus convenues, plus faciles, moins séduisantes. Et surtout, surtout, un manque d’intrigue, d’évènements, de ligne conductrice. L’ennui m’a gagné à mi-chemin ; mais il est vrai aussi que l’auteur gardait ses meilleures cartouches pour les derniers chapitres.

Bref, un délirium que ce livre. S’il est parfois difficile à suivre, et s’il n’est pas toujours communicatif, il n’en reste pas moins dérangeant, superbement dérangeant, et poétique avec ça.

En définitive, cette lecture garantit un embarquement immédiat pour des montagnes russes : le très bon succède au moins bon. Mais, ne serait-ce que pour les sommets qu’il peut atteindre, ce livre vaut bien un petit détour. Et laissons à Martin Page le mot de la fin (extrait de la postface) : « Un roman sur le désespoir; mais aussi sur les mécanismes compensatoires à mettre en oeuvre pour ne pas sombrer« .

L’avis de Lou (qui organise un concours avec ce livre à gagner !)

Bonne plock à tous !

Une parfaite journée parfaite, de Martin Page (2002), aux éditions Points (2010 – avec une postface inédite de l’auteur), 112 p., ISBN 978-2-77-81389-8.



13 commentaires

  1. Alice 24 février

    J’devrais peut-être me mettre aux auteurs français moi tiens :/
    J’ai des a-priori énormes sur le genre, je vois que du Marc Levy et Gavalda autour de moi et je sais d’avance que ça ne me plaira pas (même si j’ai un Levy dans ma pile. Tout au fond et juste comme ça, pour voir).
    Donc là j’hésite. Le dérangeant, les citations, ouais ça me plait. Mais est-ce que ça ne tombe pas dans le cliché philosophique facile au bout d’un moment ?

  2. L’Ogresse 24 février

    Merci pour ce billet Pickwick. Tu as raison, il est difficile aujourd’hui de trouver des auteurs francophones interessants. Certains sont illisibles, beaucoup sont nombrilistes et le reste ? Le reste, c’est du Musso et du Levy… Ahhhh, Hugo, Balzac, Camus, Nemirovky, revenez ! On veut du style et une histoire – c’est si difficile que ca ???

  3. L’Ogresse 24 février

    Martin Page – je ne connaissais pas, mais je note.

  4. Pickwick 24 février

    @ Alice : comme je te comprends. J’avais commencé il y a quelques années « Je voudrai que quelqu’un… » d’A.Gavalda. Quelle décéption. Mais le cliché philosophique, je ne sais pas trop… je n’ai pas assez de recul je pense. J’ai trouvé des lieux communs mais aussi de belles choses, alors l’un dans l’autre…

    @ L’Ogresse : Oui, c’est exactement ça ! Le fait que Mlle Anna G. soit considérée comme de la chick-lit à l’étranger est très révélateur ! J’espère sincèrement que tu ne seras pas trop déçue par le Martin Page (au moins il n’est pas cher : 5€!). Et encore merci à toi pour ton billet sur La Consolante !

  5. Lou 26 février

    Je ne suis pas d’accord avec l’Ogresse, il y a du bon chez les Français même si j’ai mis du temps moi aussi avant d’en trouver :)
    Dans le romanesque, pas mal : Myriam Chirousse, excellent : Jean-Pierre Ohl (et très anglo-saxon). De bons titres aussi moins accessibles avec Cécile Ladjali ou Valentine Goby. J’avoue que beaucoup de « références » ne me tentent pas plus que ça, la littérature française manque de « substance » ! Finalement j’ai lu pas mal de titres depuis que j’ai mon blog et j’ai découvert des auteurs sympa (pas non plus des coups de coeur, à part quelques titres).
    Quant à Gavalda, ils sont bien gentils de laisser ça en chick lit ! ça me fait bondir quand j’entends qu’elle est présentée comme un écrivain de référence en France alors que pour moi à la limite, mieux vaut lire Marc Levy qui au moins assume complètement ce qu’il fait…

  6. Lou 26 février

    Enfin bref quand je dis que je ne suis pas d’accord, ça veut dire « pas tout à fait »… d’autant plus qu’en ouvrant mon blog j’étais à une période de ma vie où je n’étais absolument pas attirée par la littérature française que je limitais à peu de choses…

  7. Pickwick 27 février

    @ Lou : ben finalement, je me dis qu’il n’est pas si simple de trouver des contemporains intéressants… je note les noms que tu cites avec grand intérêt, je ne connais pas du tout, même de nom ! Oups !
    Mais j’ai trouvé l’article de L’Ogresse très révélateur et très instructif ! C’est aussi un très bon argument contre ceux qui s’obstinent à vouloir m’offrir du Gavalda ;) !
    Finalement, je crois qu’on sera toutes d’accord pour dire que derrière quelques noms qui ne méritent certainement pas toute la renommée qu’on leur concède, les auteurs « substantiels » passent à la trappe ;)

  8. Marie L. 4 mars

    Du Martin Page, comment y résister? Depuis que j’ai lu « Comment je suis devenu stupide », j’ai hâte de plonger dans un autre roman. Avant de découvrir celui-là qui me tente malgré tout, j’ai « Peut-être une histoire d’amour » sur ma PAL.

    Si ça t’intéresse, mon billet sur le Page est par là:
    http://les-carabistouilles.fr/2009/01/lavantagedetreintelligentcestquonpeuttoujoursfairelimbecilealorsquelinverseesttotalementimpossible/

  9. Pickwick 4 mars

    @ Marie L. : merci pour ton lien, sans cela je serai peut-etre passée à coté de ton billet :( Car j’ai vraiment envie de le lire, j’ai l’impression que ‘Comment je suis devenu stupide’ est encore meilleur que celui-ci !
    Trouver de bons auteurs français par les temps qui courent, ça me donne tort et j’aime bien – j’ai l’impression de dépasser mes a priori ;)
    Sauf si c’est une exception qui confirme la norme ambiante ;)

  10. aBeiLLe 23 mars

    Je vais tenter quand même, j’aime bien les montagnes russes! :o )

  11. Pickwick 23 mars

    @ aBeiLLe : tu ne seras pas déçue alors je pense :) ! En le lisant, je me disais parfois « pfff… vu et revu » et parfois « ah ouais, y’a vraiment de l’idée là ! ». Très étrange !

  12. Lou 27 mars

    coucou !
    je viens de parler de ce livre sur mon blog et de proposer un jeu concours pour gagner mon exemplaire. Je te propose dans mon billet de choisir avec moi le gagnant du concours. Qu’en dis-tu ?:)

  13. Pickwick 28 mars

    @ Lou : excellente idée que ton concours ! Je suis vraiment ravie d’y être associée, merci d’avoir pensé à moi ;) Je mets le lien ici avant de parler de ton concours dans un billet !

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