La Fugitive, par Herbjorg Wassmo

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Il m’arrive de donner de petits noms à des romans, comme d’intimes et tendres pseudonymes. Pour La Fugitive d’Herbjorg Wassmo, mon choix se porte sur « la déconfiture ».

Tout avait pourtant si bien commencé…

J’ai abordé la lecture en toute confiance. Je crois connaître un peu l’auteur : neuf romans (qui, eux, méritent vraiment le détour…), trois trilogies (Tora, Dina et Karna), trois histoires de femmes qui m’ont bouleversé. C’est donc peu dire que je me suis plongé dans La fugitive avec l’espoir d’un moment heureux.

Je suis alors surprise. Un roman écrit sur un mode très introspectif, situé en 2001, à travers l’Europe… Wassmo nous avait habitué à des lieux et des époques reculées, le cercle polaire, le XIXe siècle, et une écriture très distante. Allez, va pour le changement, je ne suis pas si psychorigide quand même… je reste confiant… jusqu’à la toute fin du premier chapitre : « Il disait souvent qu’il m’aimait. Mais comprenait-il ce que cela impliquait ?« . Aïe. Anna Gavalda, sors de ce blog !

Je ne reconnaît plus l’auteur, sa verve, ses contes noirs. Les métaphores sont filées à ne plus en finir, les descriptions sans consistance, les personnages quasi-fantasmagoriques… ou insipides, c’est selon. Où est passé le style épuré et percutant des premiers romans ?

Il me faut me rendre à l’évidence : je peine. Mais je m’oblige et persévère.

A la moitié ou presque, de manière quasi-miraculeuse, le récit commence à prendre vie. Il est même alors un ou deux chapitres qui se lisent de façon agréable. Mais c’est lent, presque paralysé, malgré (et c’est le plus terrible) le voyage, la « fuite » qui constitue la trame générale. Je dois finir par l’admettre : le charme est rompu.

Mais, en refermant le livre, je doute. Je me dis qu’il n’est pas possible que Wassmo ait pu me faire un coup pareil, me proposer une écriture affligeante et une histoire qui ne l’est pas moins. Je fini par me dire que je suis certainement passée à côté de quelque chose, que c’est - peut-être - un roman formidable que je n’ai pas su apprécier à sa juste valeur. Peut-être.

Bonne plock à tous !

 

La fugitive (Flukten fra Frank), par Herbjorg Wassmo (2003), traduit du norvégien par Luce Hinsch, aux éditions Gaïa (10-18), collection  »Domaine étranger », 409 p., ISBN 978-2-264-04322-1.



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